Antoinette Batumubwira, représentante résidente de la BAD au Burkina Faso, prononce son allocution d'ouverture. À sa gauche, Landry Hien, représentant du ministre de la Santé du Burkina Faso ; Dr Laurent Assogba, directeur adjoint de l'OOAS ; et Roger Sodjinou, représentant de l'UNICEF au Burkina.
Grâce au fond fiducaire de coopération économique Corée-Afrique, la Banque africaine de développement (BAD) appuie le nouveau Programme de renforcement des capacités en nutrition et sécurité alimentaire en Afrique de l'Ouest (PRENFOS) avec un financement de 525 000 dollars EU.
Conduit par l'Organisation ouest-africaine de la santé (OOAS), ce programme a été lancé aux premier jours de mai 2017 à Ouagadougou, au Burkina Faso, lors d'un atelier de travail de deux jours organisé par l'OOAS, en partenariat avec la BAD et l'UNICEF.
Représentante de la BAD au Burkina Faso, Antoinette Batumubwira, qui a ouvert l'évènement, le 3 mai, par une courte allocution, a souligné que ce programme répond à trois des Cinq grandes priorités de la Banque (dites Top 5), que sont « nourrir l'Afrique », « intégrer l'Afrique » et « améliorer la qualité de vie des populations en Afrique ».
Deux de ces priorités concernent directement la problématique de la nutrition sur le continent africain. En effet, bien consciente que la malnutrition est un frein au progrès - tant au plan du développement humain qu'économique -, la Banque entend œuvrer à l'amélioration de la nutrition en Afrique - une session spéciale était d'ailleurs dédiée au sujet lors de nos dernières Assemblées annuelles, à Ahmedabad. L'impact économique de la malnutrition en Afrique s'élèverait à 25 milliards de dollars EU par an. Certains pays verraient même leur PIB annuel amputé de 3 % à 16 %.
Pour accélérer les progrès en matière de nutrition, encore faut-il au préalable renforcer les capacités institutionnelles et humaines afin d'optimiser la qualité et la pertinence des actions menées. Intégrer la nutrition dans les formations en santé et en agriculture en Afrique, outre développer une offre de formations de haut niveau en nutrition, s'avère également capital.
En 2009, les ministres de la Santé respectifs des pays membres de la CEDEAO avaient adopté une résolution qui appelle à une initiative majeure pour renforcer, élargir et coordonner les programmes universitaires existants et la recherche en nutrition. C'est ainsi qu'est née l'initiative pour le renforcement de capacités en nutrition en Afrique de l'Ouest, conduite par l'UNICEF, avec l'appui de l'OOAS et du Partenariat stratégique pour la nutrition en Afrique de l'Union européenne. Le PRENFOS tout juste lancé s'inscrit dans la continuité du travail engagé dans le cadre de cette initiative.
Quelque 75 participants venus des 15 pays composant l'Afrique de l'Ouest - points focaux nationaux respectifs chargés de la nutrition et ceux du mouvement SUN, représentants d'ONG, des agences de l'ONU, d'institutions de formation et d'organismes régionaux - ont suivi l'atelier. Lequel a débouché sur un accord quant au contenu préliminaire des programmes de formations en nutrition. Dans les mois à venir, trois consultants recrutés spécialement pour ce projet travailleront à la révision des différents programmes de formation en nutrition, santé et agriculture. Les versions révisées seront validées lors d'un nouvel atelier qui clôturera le PRENFOS d'ici la fin décembre 2017. Ce programme permettra également d'évaluer les avantages et les défis que posent les systèmes d'accréditation pour les formations en nutrition ainsi que les premières expériences engagées pour harmoniser le contenu des programmes de nutrition dans la région de l'Afrique de l'Ouest.
Les liens qui unissent le Groupe de la BAD et la République de Corée, qui a connu un développement fulgurant ces cinquante dernières années, datent de 1980. Preuve du renforcement de ces relations, les Assemblées annuelles de la BAD en 2018 se tiendront à Busan, cité portuaire de ce pays d'Asie de l'Est.