Mauritius: Annual Audit report - Getting away with murder

Le dernier rapport de l'Audit a mis au jour un grand nombre de manquements, de gaspillages, mais aussi des opérations de vol des ressources de l'État savamment montées et exécutées par des responsables d'institutions publiques.

Comme lors de ses précédents exercices, le directeur de l'Audit ne cesse d'inviter les fonctionnaires et autres responsables à agir dans la légalité et dans le respect des normes. Mais, à vrai dire, rien de concret en termes de sanctions contre ces responsables ne se produit. Certains ministères et départements ne se donnent pas la peine de respecter les recommandations faites par le directeur de l'Audit. Mais aucun fonctionnaire n'est suspendu, encore moins licencié, suivant la révélation de graves manquements. Ce qui fait que dans l'essentiel, le rapport reste «académique».

Il faudrait impérativement revoir tout le système, amender la Constitution s'il le faut, afin que les auteurs de gaspillage, sinon de vol de ressources publiques soient amenés à rendre des comptes. Le département de l'Audit fait un véritable travail d'investigation minutieuse des dépenses publiques. Mais le tout est concentré dans un rapport qui, à sa publication, déclenche des débats mais quelques jours après, c'est business as usual en attendant l'année suivante.

Il est temps de changer les règles du jeu. Il faudrait empower le département de l'Audit et le Public Accounts Committee, qui regroupe des parlementaires des deux côtés de la Chambre, pour qu'ils puissent tenir des séances d'investigation publiques. Comme cela se fait aux États-Unis. Chez l'Oncle Sam, même un ambassadeur nommé par le président doit se soumettre à cette enquête publique au cours de laquelle il subit un interrogatoire serré. On a connu plusieurs cas où le nominé n'a pas réussi à franchir cette étape.

Ces séances publiques seraient évidemment couvertes par les médias sur une base régulière. Actuellement, le rapport annuel génère des commentaires seulement pendant quelques jours après sa publication. En cas d'audiences publiques fortement médiatisées, les décideurs politiques et les fonctionnaires seraient contraints de faire preuve de rectitude pendant toute l'année car ils seraient continuellement sur la sellette.

En fonction des preuves d'irrégularités, d'abus et de gaspillages récoltées lors de ces audiences publiques, le directeur de l'Audit pourrait publier des rapports ponctuels, qui ne manqueraient pas de provoquer des réactions chez les taxpayers et les citoyens en général.

Le département de l'Audit n'a pas changé son mode d'opération depuis l'administration coloniale du pays. Tout en garantissant mieux son indépendance, l'Audit devrait être maintenant consolidé pour agir en coordination officielle et institutionnelle avec la Mauritius Revenue Authority (MRA), l'ICAC et le CID Central. Pas lieu de faire de nouvelle enquête qui prendrait des mois, sinon des années pour aboutir.

Prenons le cas d'un fonctionnaire vétéran qui s'est familiarisé avec tous les rouages de l'administration et qui parvient à récolter des millions lors de l'allocation de contrats. L'Audit serait en mesure de mettre au jour comment il a opéré pour favoriser la compagnie ayant récolté le tender. À partir de là, la MRA et l'ICAC iraient enquêter sur ses biens, dont un campement pieds dans l'eau dans la région de Belle-Mare, des biens cachés sous des prête-noms. Des éléments du CID partiraient le récolter à 5 h 00. Sans besoin de planting car les institutions auraient fait leur boulot.

Le gouvernement actuel dispose d'assez de temps pour prendre des décisions courageuses et initier un nouveau protocole de response suivant les findings du directeur de l'Audit. Il est surtout question de prendre des mesures légales contre ceux qui ont fauté. Pas nécessaire de sortir la grosse artillerie, comme dans le cas de Sherry Singh. Il existerait au fait des centaines de miniSherry Singh qui s'engraissent avec l'argent des contribuables, qui travaillent de mèche avec des contracteurs et des fournisseurs en tous genres. Il est temps qu'ils soient sévèrement sanctionnés.

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