À Bangui, une histoire tourne depuis ce week-end sur les messageries et choque, avec photos à l'appui. Un artisan a été envoyé aux urgences ce samedi 22 juin après un passage entre les mains des mercenaires russes ex-Wagner. Il a été emmené et tabassé car ses clients refusaient de payer le prix fixé pour des gravures.
Jusque-là, les mercenaires russes de passage au marché de la cathédrale Notre-Dame de Bangui se comportaient comme tous les clients, négociant les prix souvent ou râlant parfois contre la qualité du travail fourni. Mais un différend a pris ce samedi une autre tournure pour l'un des exposants, lorsqu'il a été emmené manu militari. Après avoir manqué à plusieurs reprises de lui mettre la main dessus, les mécontents ont fait appel à la police centrafricaine, en présentant l'artisan comme un « rebelle ».
Laissé plusieurs heures entre les mains des Wagner dans leur camp de l'aéroport, ce dernier a subi une simulation d'étouffement et un tabassage en règle. Il faudra l'intervention de très hautes autorités centrafricaines pour obtenir qu'il soit relâché et envoyé à l'hôpital.
De retour chez lui sans radio ni scanner, ce sculpteur de bois s'est plaint de douleurs et surtout de vertiges causés par les coups reçus à la tête. À l'origine, selon le récit du blogueur Rosmon Zokoué confirmé par deux témoins, le refus par les clients de payer la valeur fixée au préalable pour la gravure de trois plaques en bois d'ébène. Ces plaques ovales gravées « 1W9 » est l'un des symboles de Wagner que les mercenaires ont récemment tagués en de multiples endroits de la capitale.