Des familles et soutiens de Peter Huxham et Frik Potgieter, deux Sud-Africains détenus en Guinée équatoriale depuis février 2023, se sont rassemblés ce 24 juin 2024 à Johannesburg, devant le siège du Parlement panafricain, pour remettre une pétition à son président. Ils réclament la libération de ces deux ingénieurs, condamnés à douze ans de prison pour trafic de drogue, à tort selon eux. Reportage.
Voilà plus de 500 jours qu'ils sont derrière les barreaux en Guinée équatoriale pour des accusations qu'ils rejettent catégoriquement : les Sud-Africains Peter Huxham, 55 ans, et Frik Potgieter, 54 ans, ont été condamnés à douze ans de prison pour trafic de drogue.
Ces deux ingénieurs travaillaient sur une station pétrolière offshore et s'apprêtaient à rentrer en Afrique du Sud quand ils ont été interpellés, le 9 février 2023.
Leurs familles dénoncent une détention arbitraire et clament leur innocence. Elles se sont rassemblées devant le Parlement panafricain, situé au nord de Johannesburg, pour remettre une pétition au président de l'institution.
« Ils sont otages en Guinée équatoriale depuis plus de 501 jours »
Kathy McConnachie ne peut pas retenir ses larmes quand elle évoque le jour où tout a basculé pour son conjoint Peter Huxham. « J'ai reçu un appel de Peter qui m'annonçait que quelque chose de terrible venait de se produire, raconte-t-elle. Et il m'a dit : "Je ne pense pas qu'on se reverra Kathy." On veut que nos hommes rentrent à la maison. Ils sont innocents et leur place est à la maison. »
Les familles ne croient pas à cette histoire de trafic de drogue. Car, deux jours avant leur arrestation, plusieurs biens du vice-président Teodorin Obiang Nguema étaient saisis en Afrique du Sud dans une affaire opposant l'homme d'État à un ancien détenu sud-africain. Leur arrestation serait un coup monté affirme Shaun Murphy, porte-parole pour la famille de Frik Potgieter : « Ils sont otages en Guinée équatoriale depuis plus de 501 jours. Ils sont détenus illégalement. Ils sont innocents. Les chefs d'accusations ont été fabriqués de toutes pièces. Donc, on fait tout pour les faire libérer et on aimerait le soutien du Parlement panafricain. »
Une pétition a été transmise au président du Parlement panafricain qui n'a pas réagi dans l'immédiat. Les députés de Guinée équatoriale, invités à participer à la session parlementaire, étaient absents. Ils doivent arriver plus tard en Afrique du Sud.