Assemblées annuelles 2024 - Mieux allouer les ressources financières internationales pour accélérer la transformation de l'Afrique

16 Avril 2024
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African Development Bank (Abidjan)
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En février 2013, à Tunis, lorsqu'un journaliste lui demande en quoi le Groupe de la Banque africaine de développement est une institution différente des autres, Ellen Johnson-Sirleaf, alors présidente du Liberia évoque « tout simplement la confiance qu'elle inspire ». « Je peux dire sans aucune hésitation que la Banque a joué un rôle déterminant dans mon pays au lendemain du conflit. Elle nous a donné la confiance nécessaire pour croire que nous pourrions nous en sortir ».

Depuis sa création en 1964, la Banque africaine de développement accompagne la marche des pays africains sur le chemin du développement. Chaque année, l'institution soutient les États à revenu intermédiaire comme les États fragiles du continent dans leurs efforts pour mieux gérer leurs ressources et améliorer le quotidien de leurs populations.

En juillet 2003, les plus grandes agences de notation du monde, octroient à la Banque africaine de développement la note de crédit la plus élevée possible, « AAA ». Une performance financière historique qui n'a pas faibli au cours des deux dernières décennies. En 2015, le lancement des cinq grandes priorités opérationnelles de la Banque, appelées les « High 5 », renforce son action en matière de développement de l'Afrique et fait la différence dans la vie de millions d'Africains. En effet, outre la croissance inclusive et la transition vers une croissance verte, la Banque concentre ses actions dans le développement des infrastructures, l'intégration économique régionale, le développement du secteur privé, le renforcement de la gouvernance et la responsabilisation et l'accès aux technologies.

Prudence, respect des principes et recherche de résultats concrets, telles sont les grandes nouvelles lignes directrices de la première institution de financement du développement en Afrique, qui a soutenu plus de 5 000 projets en 60 ans d'existence. Les projets d'intégration restent aujourd'hui sa marque de fabrique. Comme en 2012, lorsque, sous son égide, des pourparlers entre la Zambie, le Botswana et le Zimbabwe ont permis de construire le pont de Kazungula sur le fleuve Zambèze. La Banque a également piloté la réalisation du pont « Sénégambie », inauguré en 2019 et finance la construction, en cours, du pont de Rosso sur le fleuve Sénégal qui doit relier le Sénégal à la Mauritanie et la route transsaharienne, en cours d'achèvement entre l'Algérie et le Nigeria.

Changer la donne de l'architecture financière mondiale

Le Groupe de la Banque africaine de développement a permis aux pays du continent de suivre à son rythme le cycle de développement imprimé par les pays industrialisés. Dans l'objectif d'atteindre des résultats, l'institution met tout son poids dans la balance pour réformer l'architecture financière internationale en vue d'un meilleur accès aux ressources.

C'est le sens de l'appel du président du Groupe de la Banque africaine de développement, Akinwumi Adesina, en septembre 2023 lors d'une table ronde de haut niveau à la 78e Assemblée générale des Nations unies. Il a ainsi déclaré que les ressources fournies par le système financier actuel n'étaient pas suffisantes pour permettre à l'Afrique de réaliser ses priorités de croissance et de développement. M. Adesina a précisé que l'Afrique était confrontée à un déficit de financement de 1 200 milliards de dollars américains à l'horizon 2030 pour financer ses objectifs de développement durable. Aussi, l'architecture financière mondiale pénalise les pays qui ont le plus besoin de ressources au profit des nations les plus riches.

Sur 650 milliards de dollars de droits de tirage spéciaux émis par le Fonds monétaire international, l'Afrique n'a reçu que 33 milliards de dollars, soit 4,5 % du total, a ajouté le président du Groupe de la Banque. Alors que le montant total des mesures budgétaires prises pour lutter contre la pandémie de Covid-19 a atteint 17 000 milliards de dollars, l'Afrique n'a reçu que 89 milliards de dollars, soit 0,5 % de la valeur mondiale.

Mais que peut réaliser un continent si vaste, aux besoins aussi énormes, avec 0,5 % et 4,5 % de ressources mobilisées ? Alors qu'il croule sous le poids de la dette, dont la restructuration est complexe à réaliser en raison de l'architecture financière actuelle, il est nécessaire que la donne change.

Des solutions existent, et le président Adesina en a proposé une ébauche : simplification de l'architecture mondiale du financement climatique, déploiement d'instruments d'atténuation des risques à travers les banques multilatérales de développement, amélioration de leur capital, émission de capital hybride pour porter la capacité de prêt de la Banque pour les projets climatiques et sociaux à 21 milliards de dollars, canalisation d'une plus grande partie des droits de tirage spéciaux du Fonds monétaire international (FMI) vers ces banques. Autant de pistes à promouvoir.

Les Assemblées annuelles 2024 du Groupe de la Banque africaine de développement, qui auront lieu en mai prochain à Nairobi, serviront certainement de porte-voix dans l'exploration de ces propositions car, tout compte fait, parvenir à un équilibre dans la redistribution des ressources de l'architecture financière mondiale permettra aux pays africains d'accélérer leur transformation.

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