Afrique: Vers une réduction de la dette de plusieurs pays africains contre «services rendus à la nature»?

Nasir Hassan Haji tient ses éponges récoltées dans un sac chez elle à Jambiani à Zanzibar, en Tanzanie. 21 juin 2021. (Photo d'illustration)

Protéger une zone riche en coraux dans l'océan Indien en échangeant de la « dette contre des services rendus à la nature » : c'est ce à quoi travaillent plusieurs pays africains. Et au moins cinq d'entre eux planchent sur un dispositif commun, selon l'agence Reuters. S'ils y parviennent, cela serait la première fois au niveau mondial qu'un tel dispositif implique plusieurs pays partageant un écosystème commun. Explications.

Le principe des échanges « dette contre-nature » est simple : une partie de la dette d'un pays est réduite. Par exemple, des obligations ou des prêts sont rachetés et remplacés par de la dette moins chère. En contrepartie, ledit pays investit les économies réalisées dans un programme de protection de la nature.

L'avantage de le faire à plusieurs pays, ce serait notamment de surmonter les difficultés qui surviennent régulièrement quand il s'agit de protéger un écosystème commun à plusieurs États : sur les droits de pêche par exemple ou sur la répartition des coûts des efforts de protection de la nature. L'objectif étant aussi d'attirer des investisseurs.

Les contours d'un tel accord restent flous

Pour l'instant, les négociations se poursuivent et les contours d'un tel accord, fournis par l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) à Reuters, restent flous. L'idée d'un fonds spécialisé d'une valeur de 2 milliards de dollars a été évoquée.

Il pourrait être composé en partie de financements concessionnels : en gros, de prêts à taux préférentiels. Le reste correspondrait à des échanges d'obligations.

Des discussions sont également en cours avec des banques multilatérales de développement sur les garanties de crédit. Cela permettrait aux pays de bénéficier de taux d'intérêts plus bas sur ces nouvelles obligations « pour la nature ».

Les noms des cinq pays n'ont pas été dévoilés, mais ils figureraient parmi ceux impliqués dans le projet de Grande muraille bleue. Ledit projet inclut notamment le Kenya, Madagascar, le Mozambique, les Seychelles, la Tanzanie ou encore l'Afrique du Sud.

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