Afrique: L'ONU salue la coopération avec l'Union africaine, pour la paix et la stabilité durables du continent

Martha Ama Akyaa Pobee, Sous-Secrétaire générale pour l'Afrique aux départements des affaires politiques et de consolidation de la paix et des opérations de paix, informe les membres du Conseil de sécurité de l'ONU.
2 Octobre 2024

Lors d'une réunion du Conseil de sécurité sur la coopération entre l'ONU et l'Union africaine, deux hauts responsables des Nations Unies ont souligné les progrès de la collaboration régionale malgré les conflits qui touchent l'Afrique.

La Sous-Secrétaire générale des Nations Unies pour l'Afrique, Martha Pobee, a noté que l'adoption à l'unanimité de la résolution 2719 (2023) du Conseil de sécurité a marqué une étape importante dans le partenariat entre l'Union africaine et les Nations Unies.

Le Conseil de sécurité a ainsi répondu aux appels lancés de longue date, y compris par le Secrétaire général, en faveur des opérations de soutien de la paix dirigées par l'Union africaine - y compris les opérations d'imposition de la paix et les opérations de lutte contre le terrorisme - au moyen de mandats du Conseil et de contributions statutaires de l'ONU, selon les cas.

Une plus forte collaboration de l'UA avec les Nations Unies

Cette résolution a permis à l'ONU d'intensifier sa collaboration avec la Commission de l'Union africaine. Un groupe de travail conjoint UA-ONU a été mis en place et s'est déjà réuni deux fois à Addis-Abeba, les 23 et 24 mai 2024, puis à New York, du 29 au 31 juillet de cette année, et ces consultations ont abordé plusieurs domaines prioritaires.

D'abord, au titre de la planification, les réunions ont confirmé l'importance de relations de travail étroites entre le Conseil de paix et de sécurité de l'Union africaine et le Conseil de sécurité des Nations Unies, pour assurer une planification conjointe et un déploiement rapide des opérations de paix dirigées par l'Union africaine.

En second lieu, cette équipe conjointe a confirmé le besoin d'une collaboration accrue en matière de soutien opérationnel.

Ensuite, le groupe de travail a noté l'importance d'aborder le financement et de la budgétisation à toutes les étapes de la mise en oeuvre des missions.

Enfin, il a réaffirmé l'attention nécessaire au respect du droit international humanitaire et des droits de l'homme ainsi que des normes de conduite et de discipline applicables, ainsi que la priorité accordée à la protection des civils pour toute opération dirigée par l'Union africaine bénéficiant des contributions statutaires de l'ONU.

La Sous-Secrétaire générale pour l'Afrique a rappelé que la Force d'intervention conjointe a approuvé un projet de feuille de route Union africaine-Nations Unies pour la mise en oeuvre de la résolution 2719, qui sera adoptée lors la conférence annuelle à Addis-Abeba à la fin du mois, mais elle a souligné que les missions de soutien de la paix peuvent déjà être mises en oeuvre.

Un premier cas d'essai possible de mise en œuvre du cadre 2719 est actuellement en discussion pour la Mission de soutien et de stabilisation de l'Union africaine en Somalie (AUSSOM), qui succédera à la Mission de transition de l'Union africaine en Somalie (ATMIS)

Des défis africains qui encouragent la collaboration

Pour sa part, Parfait Onanga-Anyanga, Représentant spécial du Secrétaire général auprès de l'Union africaine, a rappelé l'importance de cette collaboration renforcée, au vu des défis que rencontrent plusieurs pays et sous-régions d'Afrique pour parvenir à la paix, à une sécurité et un développement durables.

La Corne de l'Afrique continue d'être confrontée à plusieurs conflits dus à l'instabilité politique et à une situation humanitaire en constante aggravation.

Le conflit au Soudan a entraîné une grave urgence humanitaire, entraînant la plus grande crise de déplacement forcé au monde, impliquant plus de 10 millions de personnes, a-t-il souligné. A cet égard, le Mécanisme élargi dirigé par la Commission de l'Union africaine continue, selon lui, d'être une plate-forme de coordination utile pour donner la priorité à des solutions politiques inclusives dirigées par des civils et faire taire les armes.

Dans la région du Sahel, l'instabilité politique et la violence se sont intensifiées, tandis que l'incertitude caractérise les processus de transition au Burkina Faso, en Guinée, au Mali et au Niger.

Parfait Onanga-Anyanga a aussi évoqué la situation dans la région des Grands Lacs, où le cessez-le-feu conclu le 30 juillet entre la République démocratique du Congo et le Rwanda, facilité par l'Angola, s'est traduit par une diminution des combats dans le Nord-Kivu.

Louant L'engagement des États membres de la Communauté de développement de l'Afrique australe (SADC), il a rappelé l'importance d'initiatives politiques telles que les processus de Luanda et de Nairobi et le processus quadripartite facilité par l'Union africaine.

Notant le lien entre le changement climatique, la paix et la sécurité, le Représentant spécial a aussi évoqué les avancées significatives obtenues par les Etats africains à Nairobi, où le processus visant à formuler une position commune africaine sur le climat, la paix et la sécurité a été finalisé.

De même, selon lui, la mise en place récente d'un Centre sur le climat, la paix et la sécurité pour la Corne de l'Afrique par les Nations Unies permettra de mieux soutenir les efforts de l'Autorité intergouvernementale sur le développement (IGAD), à travers un partenariat élargi intégrant l'Union africaine.

Enfin, concernant l'Agenda femmes, paix et sécurité, les Nations Unies continuent de collaborer étroitement avec la Commission de l'Union africaine, notamment dans la promotion du leadership féminin et sur la convention de l'Union africaine pour mettre fin à la violence à l'encontre des femmes et des filles.

Des raisons de rester optimiste

« Le partenariat entre les Nations Unies et l'Union africaine tire son dynamisme d'un engagement partagé et durable en faveur du multilatéralisme », a-t-il assuré, ajoutant que malgré tous les défis redoutables auxquels l'Afrique est encore confrontée, il y a des raisons de rester optimiste.

Il a ainsi mentionné la résilience des peuples africains, des femmes et des jeunes pleins de ressources, de leur préférence déclarée pour un régime démocratique, de l'adhésion récente au G20, du Pacte pour l'avenir qui s'engage à « renforcer la coopération entre les Nations Unies et les organisations régionales, ... dans le maintien de la paix et de la sécurité internationales ».

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