Dakar — Le 19e Sommet de la Francophonie a été officiellement lancé vendredi à Villers-Cotterêts, en France, en présence de nombreux dirigeants de pays ayant en partage l'usage du français.
Cette rencontre à laquelle participent une centaine de délégations est prévue sur deux jours. Elle porte sur le thème : "Créer, innover et entreprendre en français".
Louise Mushikiwabo, la secrétaire générale de l'Organisation internationale de la francophonie, a assuré que l'OIF s'est alignée aux standards internationaux en matière de fonctionnement au point de se poser comme un acteur diplomatique, politique et de coopération très engagée sur les enjeux globaux.
"Nous sommes présents à travers nos représentations à travers 13 capitales du monde francophone, et puisque les idées reçues tenaces finissent par faire presque vérité, je veux dire clairement : non la francophonie n'est pas un repli sur soi contre l'Anglais (...) c'est tout le contraire", a martelé Louise Mushikiwabo.
Elle considère que l'organisation qu'elle dirige depuis 2019 promeut le multilinguisme sur la scène internationale.
"C'est une communauté qui promeut la langue française dans la diversité linguistique caractérisant notre monde d'aujourd'hui, partant, le multilinguisme sur la scène internationale. La francophonie n'est pas la France-Afrique", a-t-elle défendu.
A l'en croire, la francophonie a un caractère universel qui dépasse les considérations linguistiques pour répondre aux préoccupations de ses Etats membres.
"Elle n'est pas seulement hexagonale et ou africaine, elle est mondiale. Elle est présente sur les cinq continents, elle est un bien commun aux 88 états et gouvernements. C'est une enceinte dynamique, moderne, active, au service de projets concrets de terrain", a fait valoir l'ancienne ministre des Affaires étrangères du Rwanda.
Elle estime que l'organisation de la francophonie s'est adaptée aux enjeux de l'heure.
"L'OIF est, après 54 ans d'existence, une organisation multilatérale, intergouvernementale qui a su s'adapter à son temps, consulter, écouter, attentivement la jeunesse et les femmes, les deux cibles principales de nos activités", a-t-elle insisté.
Les missions économique et commerciale occupent une place centrale dans les efforts déployés par l'organisation de la francophonie, a fait observer la cheffe de l'OIF.
"Les indicateurs de la francophonie sont au vert. Ils font état d'une coopération et d'une complémentarité accrue de nos institutions et de nos parlementaires et nos maires, nos universitaires et notre vibrante société civile", a-t-elle indiqué.
De son côté, le chef de l'Etat français, Emmanuel Macron, relevé les avantages qu'offre la langue française, partagée par plus de 300 millions de personnes.
"Notre langue est aussi une langue pour entreprendre, pour commercer parce qu'elle est d'abord un formidable truchement", a-t-il dit soulignant que "le français est un pont entre les siècles, les peuples et les individus c'est pourquoi la francophonie est aussi un espace d'influence diplomatique qui nous permet d'embrasser les enjeux du siècle".
Il a ajouté que la francophonie incarne les "valeurs humanistes" et oeuvre en faveur de la paix et du développement durable.
"Je pense que la francophonie est un lieu où nous pouvons ensemble porter une diplomatie qui défend la souveraineté, l'intégrité territoriale partout à travers la planète", a tenu à dire Macron.
L'Organisation de la francophonie a été créé en 1970 par Léopold Sédar Senghor (Sénégal), Habib Bourguiba (Tunisie), Hamani Diori (Niger), Norodom Sihanouk (Cambodge) et Jean-Marc Léger (Québec).