Afrique: Migrants africains au Liban - Abandonnés sous les bombardements israéliens

12 Octobre 2024

Les migrants africains au Liban, principalement des employés de maison, se retrouvent dans une situation désespérée face aux bombardements israéliens. Abandonnés par leurs employeurs et la plupart de leurs gouvernements, ils luttent pour survivre dans un pays en guerre.

Viany De Manceau, militante camerounaise de l'association Reman, témoigne : "On a la peur dans le dos". Son organisation tente d'aider les plus de 20 000 migrants africains vivant au Liban, souvent en traversant des zones bombardées pour distribuer de l'aide.

Depuis le début des frappes israéliennes le 23 septembre, plus de 1,2 million de Libanais ont fui le pays, soit 20% de la population en seulement vingt jours. Tandis que 300 000 Libanais se sont réfugiés en Syrie avant la fermeture du point de passage, d'autres ont quitté le pays par avion, principalement vers l'Afrique.

Cependant, les migrants africains se trouvent dans l'impossibilité de partir. Les prix exorbitants des vols et la confiscation de leurs passeports par leurs employeurs les laissent bloqués dans un pays en guerre. Viany de Manceau raconte des histoires déchirantes d'employeurs ayant abandonné leurs domestiques sans ressources ni documents d'identité.

"La nuit, beaucoup de migrants dorment dans les rues de Beyrouth. Plus on fait des distributions, plus on découvre des situations infernales," explique-t-elle.

Contrairement à certains pays asiatiques qui ont rapatrié leurs ressortissants, la plupart des États africains brillent par leur absence. Seuls l'Éthiopie, le Kenya, le Nigeria et le Sénégal ont pris des mesures pour aider leurs citoyens. D'autres pays comme le Cameroun, la Sierra Leone, la Côte d'Ivoire, les deux Congo et le Togo restent silencieux.

Le Bénin a publié un communiqué invitant ses ressortissants à quitter le Liban par leurs propres moyens, ignorant la réalité financière de ces migrants qui ne peuvent pas se permettre des billets d'avion à 2000 dollars.

L'Union africaine, la CEDEAO et la CEMAC n'ont pas non plus réagi à la situation, laissant ces migrants vulnérables livrés à eux-mêmes dans un pays en conflit.

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