L'ultimatum de 72 heures des greffiers est expiré. Ils annoncent une grève illimitée jusqu'à la satisfaction de leurs revendications. La justice sera paralysée, à compter de ce jour, à en croire la déclaration du président du syndicat des greffiers, Alain Michel Randriamaro, hier. Les greffiers dans tout Madagascar vont entrer en grève illimitée. " Notre discussion avec le ministère de la Justice n'est pas satisfaisante. Il n'a pas montré de volonté à faire avancer les choses. La grève générale est, ainsi, inéluctable. ", note-t-il, devant le Tribunal à Anosy, après une réunion des membres du syndicat des greffiers.
D'après cette source, il n'y aura aucun service minimum. " Les mille trois cents fonctionnaires de greffe ont convenu de suspendre leurs activités, pour une durée indéterminée. ", enchaine-t-il. Les conséquences sur le fonctionnement des tribunaux seront lourdes.
" Les textes insistent sur la présence des greffiers, dans toutes les affaires en justice. Nos missions consistent à transcrire les débats lors d'un procès, à dresser des procès-verbaux et à rédiger les décisions du tribunal, entre autres. Comme nous sommes en grève, il n'y aura pas de réception de nouveaux dossiers. Pas de défèrement au parquet. Pas de délibération. ", précise Alain Michel Randriamaro. La délivrance de divers paperasses, comme la copie, les bulletins numéros trois, serait, également, suspendue. Les violons des postes de police risquent, par ailleurs, de déborder, dans les prochains jours. Près de soixante-dix à quatre vingt défèrements au parquet seraient enregistrés au Tribunal à Anosy, quotidiennement.
Textes à modifier
Les policiers vont devoir prolonger la garde à vue, voire, libérer des individus suspectés, car la grève des greffiers risque d'être longue. " C'est le moment opportun pour remettre sur le tapis nos revendications. Cela fait dix ans que nous avons réclamés nos droits. Mais nos revendications n'ont jamais été prises au sérieux. ", regrette Alain Michel Randriamaro. Ce syndicat réclame le versement de ses membres dans un corps de fonctionnaire, conformément à leurs diplômes, entre autres. "Le ministère de la Justice a déjà entamé des processus pour satisfaire les revendications des greffiers. Par ailleurs, des discussions vont se tenir avec le ministère de la Fonction publique.", lance Raby Savatsarah, secrétaire général du ministère de la Justice.
Elle souligne que les textes doivent être modifiés pour satisfaire les revendications des greffiers. Raby Savatsarah appelle au dialogue. En parallèle, elle rassure la population que la justice continuera à fonctionner.
" Ce syndicat ne peut pas suspendre définitivement les activités du tribunal. Il doit désigner des agents qui vont assurer le service minimum. En outre, d'après les informations qui nous sont parvenues, des greffiers ne sont pas en phase avec ce syndicat et ont affirmé qu'ils vont rester à leur poste. ", note le secrétaire général du ministère de la Justice. Les membres du syndicat prévoient de faire un sit-in devant le tribunal, ce jour.