Un peu plus d'un mois après son investiture le 26 mai dernier, Azali Assoumani a nommé son gouvernement ce lundi 1er juillet. Et celui-ci est monocolore alors qu'il était question pendant un moment de mettre en place un gouvernement d'ouverture. Un autre fait marquant est le rajeunissement de l'exécutif. Si la moyenne d'âge dans le gouvernement précédent était de 60 ans, celle du nouveau est de 40 ans. La vieille garde du président a ainsi été écartée.
Aux Comores, de l'équipe précédente, seul le ministre de l'Intérieur est resté en poste. Sur les quinze membres du nouveau gouvernement, il n'y a que deux femmes, Inayati Sidi, ministre de la Jeunesse et Fatima Ahamada, ministre de l'Information et porte-parole du gouvernement, jusqu'ici présentatrice à la télé nationale. Ahmed Ali Amir, conseiller spécial du chef de l'État chargé de la communication, revient sur cette nouvelle équipe : « Ce gouvernement est un gouvernement de combat. Le président mise sans doute sur le renouvellement de la classe politique. Il a fait le choix de la compétence et de la crédibilité des personnes nommées. Elles ont entre la quarantaine et la cinquantaine, c'est vous dire que le terme jeune est galvaudé ici. Je reconnais que c'est aussi un challenge pour eux, donc un pari audacieux pour le président. »
Pour l'opposition, ce gouvernement dit de rajeunissement n'est pas forcément synonyme de réussite. Et l'éviction de certains cadors comme Houmed Msaidié, ancien ministre de l'Agriculture et porte-parole du gouvernement, ne laisse pas indifférent. « Ce qui m'a le plus troublé, c'est de voir que des hommes politiques comme Msaidié soient évincés. En tant qu'observateur de la vie nationale, je trouve cela étonnant parce que Msaidié est une personnalité de premier rang qui a joué un rôle majeur pour stabiliser le pouvoir actuel, notamment après les élections », explique Fahmi Saïd Ibrahim, opposant et ancien ministre des Affaires étrangères.
Autre fait marquant, si la plupart des ministres entrants sont inconnus du grand public, ce n'est pas le cas du nouveau secrétaire général du gouvernement, Nour El Fath Azali, jusqu'ici conseiller privé omniprésent de son président de père.