Au Tchad, l'accès à l'électricité reste un véritable problème pour les populations. Pour pallier à cette difficulté, les autorités ont lancé, samedi 16 juillet, à Ndjamena, un programme d'accélération de l'électrification du pays d'un montant de 460 millions de dollars, financé par la Banque mondiale.
L'objectif est de ce programme est d'atteindre un taux de 53 % d'accès à l'énergie d'ici 2030 contre 11 % actuellement, l'un des plus bas au monde. Cependant, les organisations de la société civile se disent pessimistes.
Djeguedem Silas, gérant d'une pharmacie, à Walia, dans le 9ème arrondissement, n'a pas ouvert son officine depuis une semaine, à cause des délestages. « Les produits pharmaceutiques ont des principes actifs qui ont besoin de températures adéquates. On perd les produits. On ne sait pas à quel saint se vouer », alerte-t-il.
Le gouvernement tchadien qui vient de recevoir une aide de la Banque mondiale veut améliorer cette situation.
« Il est attendu notamment la construction de centrales solaires à Ndjamena et dans les provinces, la réhabilitation des réseaux électriques de Ndjamena des douze provinces, l'électrification de deux cents localités, la distribution subventionnée de deux millions de kits solaires, et aussi la perspective de l'électrification de 850 centres de Santé et sept-cents écoles », a déclaré le Premier ministre Allamaye Halina.
« Une utopie », estiment les organisations de défense de droits des consommateurs.
« Tant qu'il n'y aura pas la volonté politique et que ce genre de projets ne seront pas pilotés directement par les bailleurs eux-mêmes, ce sera comme le projet de troisième pont de Chagoua qui est devenu un site touristique des différents gouvernements. Et si on avait la volonté de mettre un terme au calvaire des Tchadiens, il y avait le projet d'interconnexion de pétrole commun qui n'a jamais eu lieu », a tenu à souligner Jean Bosco Manga, une des figures de la société civile tchadienne.
Sur les 18 millions d'habitants, seulement 11 % de Tchadiens ont accès à l'électricité selon le gouvernement.