L'ancien Premier ministre tchadien redevenu opposant, Succès Masra, s'était fait particulièrement discret depuis l'annonce des résultats de l'élection présidentielle il y a deux mois qui ont donné Mahamat Deby vainqueur, mais qu'il conteste toujours. Il s'est adressé à ses militants jeudi 19 juillet dans la soirée via un live sur les réseaux sociaux.
En cette journée internationale Nelson Mandela, l'ancien Premier ministre Succès Masra compare le Tchad actuel au régime de l'apartheid en Afrique du Sud : « Ils étaient minoritaires, mais ils avaient une arme de destruction pour tenter d'étouffer ce peuple majoritaire. Et au niveau international, les chancelleries félicitaient, elles disaient : "oui, bravo pour le résultat", alors même que derrière, ils ont maquillé les résultats, ils ont bourré les urnes, ils ont modifié les ordres, etc. »
L'opposant dit avoir tiré les leçons de la présidentielle et réclame une recomposition totale des institutions électorales, selon lui, décrédibilisées : « En violant des lois, en refusant de mettre à la disposition des candidats, le fichier des résultats, en refusant de mettre à disposition des copies des procès-verbaux, en empêchant les gens de filmer les procès-verbaux. »
Succès Masra demande aussi la révision du Code électoral et l'arrêt du nouveau découpage administratif en cours. « On divise le nombre de députés dans des régions du Tchad très peuplées, et l'on augmente leur nombre dans les parties du Tchad qui ne sont pas les peuplées, après avoir pris le soin de multiplier le nombre de départements. »
Puis il conclut l'air grave en demandant la libération d'une quarantaine de ses militants emprisonnés depuis la présidentielle.