Les organisations de la société civile, à travers les ONG Education Network et le Mouvement national Education Pour Tous (MonEPT), appellent à une reconnaissance du rôle capital que jouent les enseignants dans la société en matière d'éducation et d'apprentissage. Le corps enseignant a perdu de son prestige. « Le métier d'enseignant est devenu le symbole d'un métier pauvre au sein de l'administration publique, car il figure parmi ceux qui sont mal payés.
Par exemple, un enseignant titulaire d'un Certificat d'aptitude pédagogique de l'école normale (Capen) a le même indice qu'un agent pénitentiaire titulaire d'un BEPC», selon le communiqué de presse à l'occasion de la célébration de la journée mondiale des enseignants et des enseignantes, faite avec l'appui du Fonds des Nations unies pour l'enfance (Unicef) et qui s'est tenue à Manjakandriana, samedi.
Pas étonnant qu'il n'attire plus que les peu diplômés, sans la compétence requise et sans vocation, qui considèrent ce métier comme un échappatoire au chômage. Selon le ratio élèves-enseignant, toutes catégories confondues, il est de trente-trois pour un sur l'ensemble des niveaux.
Et si l'on considère seulement les enseignants qualifiés, le ratio élèves-enseignant qualifié passe alors à cent soixante et un pour un, selon l'annuaire statistique du ministère de l'Éducation nationale, pour l'année scolaire 2022-2023.
Le faible niveau des élèves en est le résultat. La société civile fait appel à l'action pour pallier cette crise. Elle propose la mise en place de mesures concrètes pour améliorer leurs conditions de travail et pour valoriser leur expertise. Elle appelle les communautés et les élus à faire un plaidoyer pour mobiliser et augmenter le budget communal spécifique pour l'éducation.
La représentante de l'Unicef, Christine Jaulmes, avait déjà soulevé l'urgence d'un investissement dans la formation d'enseignants qualifiés en nombre suffisant, à l'occasion de la journée mondiale de l'enfance, au mois de juin.