Lors d'un entretien télévisé ce samedi 5 octobre 2024, le président algérien Abdelmadjid Tebboune a clairement écarté l'idée d'une visite en France, qualifiant une telle démarche d'« humiliante » au regard des relations tendues entre les deux pays.
Tebboune a souligné l'importance de la vérité historique, évoquant le lourd passé colonial de l'Algérie. « Je n'accepte pas les mensonges sur l'Algérie. Nous étions une population d'environ quatre millions, et 132 ans plus tard, nous étions à peine neuf millions. Il y a eu un génocide », a-t-il affirmé avec véhémence. Cette déclaration souligne les ressentiments persistants en Algérie vis-à-vis de la France, où le président a accusé une « minorité haineuse » d'entraver les progrès sur le dossier mémoriel.
La visite du président algérien, initialement prévue depuis mai 2023, avait été maintes fois repoussée. Bien qu'elle ait été projetée pour la fin septembre ou début octobre 2024, les récents événements ont jeté une ombre sur cette possibilité. Les relations se sont détériorées après l'annonce, fin juillet, du soutien de Paris au plan d'autonomie marocain pour le Sahara occidental, entraînant une réaction immédiate d'Alger, qui a rappelé son ambassadeur et réduit sa représentation diplomatique en ne gardant qu'un chargé d'affaires.
Cet épisode illustre l'état des relations entre l'Algérie et la France, qui oscillent entre coopération et tensions. Alors que des discussions sur le passé colonial et les questions mémorielles continuent de diviser, la volonté de Tebboune de maintenir une position ferme sur ces enjeux semble indiquer que toute avancée vers un rapprochement dépendra d'une reconnaissance sincère des souffrances historiques du peuple algérien.