En Centrafrique, le Bloc républicain pour la défense de la Constitution ( BRDC) qui regroupe les principaux partis de l'opposition, dénonce une mafia organisée, dans le secteur des hydrocarbures, par les autorités pour tirer profit des pénuries à répétition dans le pays.
Cette position du BRDC a été exprimée, vendredi 11 octobre, lors d'une conférence de presse à Bangui. Ont également été abordés la question de la recrudescence de l'insécurité ou encore le recrutement de Centrafricains par le groupe Wagner pour combattre aux côtés des Russes, en Ukraine.
Le Bloc républicain pour la défense de la Constitution soutient les conclusions du Groupe de travail de la société civile (GTSC). Dans un rapport publié au début du mois, le GTSG a dénoncé la gestion opaque des produits pétroliers en Centrafrique, en qualifiant d'illégale l'attribution d'un monopole à l'entreprise camerounaise Neptune pour l'importation et la commercialisation des carburants.
« C'est la population qui subit les contre-coups »
« Si le ministre estime que c'est faux, il doit répondre point par point, arguments contre argument au GTSC. Alors, que disons-nous, au niveau du BRDC ? Eh bien, lorsque ces produits pétroliers arrivent en Centrafrique, c'est un petit groupe d'individus qui s'enrichissent sur le dos du peuple centrafricain. C'est la population qui subit les contre-coups », a déclaré Maître Nicolas Tiangaye, membre du BRDC.
Le BRDC a également commenté le recrutement et le transfert de jeunes centrafricains qui seraient organisés par le groupe Wagner pour aller combattre aux côtés des forces russes en Ukraine. Ces révélations suscitent l'indignation de Martin Ziguelé, le porte-parole du BRDC.
« Aucun espoir de rentrer un jour au pays »
« Ces compatriotes ainsi largués sont utilisés comme des éclaireurs, sans protection, dans le conflit russo-ukrainien et n'ont aucun espoir de rentrer un jour au pays retrouver leurs familles. Le BRDC s'indigne et exige des explications du pouvoir, tout en appelant les organisations de défense des droits humains à mutualiser leurs efforts afin de dénoncer et documenter ces dérives », a déclaré pour sa part Martin Ziguelé, porte-parole du BRDC.
Le gouvernement centrafricain assure que ces informations de recrutement de jeunes est fausse et émet également un démenti au sujet des hydrocarbures. Le rapport du GTSC « contient trop de contre-vérités », selon le ministre centrafricain de l'Énergie.