Centrafrique: Le cas d'un village illustre le manque d'investissements de certaines sociétés minières

En Centrafrique, le village minier de Gaga, au nord-ouest de la capitale Bangui, est en manque de services sociaux de base. Si cette région fait partie des plus riches en termes de ressources minières, les habitants notent avec regret que les sociétés minières opérant dans cette zone ne respectent pas certains engagements pris dans les cahiers de charges en conformité avec le Code minier national. Alors que les plaintes fusent de partout, le ministère des Mines a, lui, mis en place des mesures strictes pour suivre les engagements de chaque société.

Un camion s'est embourbé. Il va falloir faire un demi-tour. La conduite sur cette route présente divers dangers. Germain Gazayombo, conducteur de camion, déplore : « Les sociétés minières passent ici tous les jours avec leurs camions et machines mais ils ne pensent même pas à réhabiliter cette route. On dit que c'est la route qui fait le développement, mais ce qui les intéresse ce sont nos pierres précieuses. »

Ce village d'environ 2 000 habitants ne dispose pas de tous les services sociaux de bases. C'est un véritable problème selon Simon, un habitant de Gaga : « C'est difficile pour nous d'accéder à l'eau potable, aux centres de santé et à l'éducation. Il n'y a aucun service de protection sociale. Ici, nous sommes coupés du monde sans réseau téléphonique. Les sociétés ne visent que leurs intérêts. »

« Une société a l'obligation de contribuer au développement de sa localité »

Le non-respect des obligations sociales par les sociétés minières pousse le ministre centrafricain des Mines, Ruffin Benam Beltoungou, a prendre des mesures : « Quand une société s'installe dans une localité, elle a l'obligation de contribuer au développement de cette localité. Et il y a des sociétés qui effectivement le font. Mais nous continuons à travailler pour faire en sorte que toutes les entreprises qui détiennent des permis - surtout d'exploitation - puissent contribuer au développement des zones où elles exercent. »

Entre 2023 et 2024, trois sociétés ont vu leur licence d'exploitation retirée pour manquement des obligations liées à l'environnement et au cahier des charges.

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