D'un pas assuré, la Grande île avance dans son intégration à la Zlecaf. Le conseil des ministres a adopté le projet de loi portant sur la ratification de la création de cette zone de libre-échange.
Décisif
Tandis que les tractations se poursuivent quant à l'intégration de la Grande île à la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf), les autorités, après moult consultations des acteurs économiques, ont adopté un projet de loi sur la ratification de la création de celle-ci. Cette résolution a été présentée mercredi en conseil des ministres et y a été adoptée. L'un des principaux objectifs de la Zlecaf est de réduire progressivement les barrières tarifaires et les barrières non tarifaires entre les pays africains. Cela facilite la circulation des produits et services à travers le continent.
« Cet accord a pour but de faciliter les échanges commerciaux entre les pays de l'Union africaine, en exonérant de droits les marchandises à l'importation », évoque le compte rendu de la réunion hebdomadaire de l'exécutif. Cette ratification a aussi été acceptée par le secteur privé, dont les principaux acteurs sont les premiers touchés par une éventuelle intégration à la Zlecaf. Selon le Programme des Nations Unies pour le Développement, la ratification de ces accords constituera un pas décisif pour le pays, dans la mesure où il veut profiter de ce « tremplin pour l'accélération de l'intégration économique pour Madagascar ».
Ce partenaire estime d'ailleurs que « la ratification de l'accord de la Zlecaf par Madagascar est une étape décisive dans ce processus. En adhérant pleinement à cet accord, Madagascar s'engage à tirer parti des avantages d'un marché continental en expansion tout en s'inscrivant dans une dynamique de coopération avec les autres pays africains ». Ce projet de loi devra néanmoins passer par les deux Chambres avant d'être avalisé.
En création
En même temps, la Grande île a finalisé sa stratégie nationale pour intégrer cette zone de libre-échange. Un point sur lequel s'accordent l'État, à travers le ministère de l'Industrialisation et du Commerce (MIC), et le secteur privé, est justement l'importance, pour Madagascar, de cerner les pourtours de ce marché sous toutes ses coutures.
Il est d'ailleurs toujours en création, et ce, depuis 2015. « Avant d'intégrer ce marché, il faudrait d'abord se préparer aux exigences de la Zlecaf, mais aussi, il faut savoir les avantages que les acteurs pourraient en tirer. Nous espérerons que l'intégration de Madagascar à la Zlecaf permettra de développer les exportations de biens et services ainsi que les investissements », avait expliqué le MIC lors des consultations publiques dans le cadre de l'élaboration de la stratégie Zlecaf.
En 2018, la Grande île a fait partie des signataires de l'accord de la mise en place de cette zone économique. Toutefois, elle n'a pas encore ratifié de projet de loi relatif à cet accord. Avec une population dépassant 1,2 milliard de consommateurs et un Produit intérieur brut (PIB) combiné de 3 400 milliards de dollars, le potentiel économique de ce marché est considérable. Pour Madagascar, la diversification de ses partenaires commerciaux au-delà des marchés européens et asiatiques traditionnels est particulièrement attrayante.