Au Liberia, la Chambre des représentants est paralysée depuis plus d'une semaine. En cause : un bras de fer entre son chef Jonathan Fonati Koffa et un bloc majoritaire de 43 députés qui l'accuse de corruption et exige sa démission. Le chef de l'Assemblée n'a pas convoqué de session, craignant de ne pas atteindre le quorum des deux tiers - soit 49 - requis sur les 73 membres de la Chambre. Une situation qui menace la gouvernance du pays.
Tout a commencé le 17 octobre dernier, lors d'un déplacement officiel à Rome du chef de la Chambre des représentants du Liberia Jonathan Fonati Koffa. Il se déplaçait aux côtés du président Joseph Boakai. À son retour, Jonathan Fonati Koffa a découvert une résolution signée par 47 députés réclamant sa destitution pour pratiques jugées « autoritaires et non transparentes ». Ils l'accusent notamment de conflits d'intérêts en raison de son poste d'avocat pour des compagnies minières.
Depuis, 43 députés parmi eux continuent de réclamer sa démission. La semaine dernière, ces frondeurs ont organisé leur propre session parlementaire. Les frondeurs se sont même retranchés dans un hôtel pour éviter que certains parmi eux soient achetés par le chef de l'Assemblée.
Les partisans de Jonathan Fonati Koffa, eux, ont également organisé leur propre session.
Regards braqués sur le vice-président de la Chambre
Les regards se tournent désormais vers le vice-président de la Chambre Thomas Falla. Le CDC, parti de l'ancien président George Weah, l'encourage à soutenir Jonathan Fonati Koffa, tandis que le bloc majoritaire veut qu'il se rallie à eux sous peine de subir une motion de défiance. La prochaine session, prévue mardi 29 octobre, sera donc décisive : Falla devra choisir son camp, un choix qui pourrait être déterminant pour l'équilibre à l'Assemblée.
La crise politique inquiète la population libérienne. Un membre de la société civile dénonce une « impasse » qui, selon lui, correspond à « une prise d'otage » du pays.