Un enjeu crucial pour le pays, l'Afrique et le monde
À l'heure où la planète fait face à des défis environnementaux sans précédent, la protection de la biodiversité devient une urgence mondiale. L'Union des Comores, avec ses écosystèmes uniques, joue un rôle crucial dans cette lutte. En tant que l'un des vingt-cinq points chauds de la biodiversité mondiale reconnus par l'ONG Conservation International et parmi les trente-cinq régions critiques selon WWF, les Comores sont non seulement un trésor national, mais également un patrimoine essentiel pour l'Afrique et le reste du monde.
Ses écosystèmes jouent un rôle clé dans la régulation du climat, la préservation des ressources naturelles, et la fourniture de services écosystémiques essentiels à la vie sur Terre. Dans le contexte des trois grandes conférences internationales de cette année, à savoir, la COP16 sur la biodiversité, la COP29 sur le climat, et la COP16 sur la lutte contre la désertification, la gestion durable de la biodiversité aux Comores envoie un message fort à la communauté internationale : la lutte contre le changement climatique et la préservation des ressources naturelles sont indissociables. Ce que les Comores réalisent en termes de protection de leurs écosystèmes a un impact direct sur le reste du continent, l'Asie et au-delà.
Pour faire face aux pressions croissantes exercées par le changement climatique, la déforestation et la pêche non durable, le gouvernement comorien a pris des engagements ambitieux à travers le Plan Comores émergent 2030.
Il vise à réduire de 23 % ses émissions de gaz à effet de serre et à augmenter de 47 % ses capacités d'absorption de CO2 d'ici 2030. Cette transition écologique ambitieuse, qui présente les Comores comme un puits de carbone, s'accompagne du soutien de partenaires stratégiques comme le PNUD et l'Agence française de développement (AFD).
Grâce à un financement du Fonds pour l'environnement mondial (FEM), le PNUD et l'AFD renforcent la capacité du pays à atteindre ses objectifs environnementaux en matière de développement durable, de conservation de la biodiversité, d'économie bleue et verte et d'accès universel à l'eau potable, tout en améliorant les conditions de vie des communautés locales.
Succès du Parc national de Mohéli
Un exemple marquant de ce partenariat est le Parc national de Mohéli. Créé avec l'appui du PNUD grâce à des fonds du FEM, et soutenu ensuite par l'AFD, ce parc a permis à l'île de Mohéli d'être classée en réserve de biosphère de l'UNESCO en 2020.
Le parc est désormais reconnu internationalement comme le premier site mondial de ponte des tortues marines, avec 30 000 montées chaque année. Ce succès est également un exemple du rôle essentiel des communautés locales dans la préservation de leur environnement, reconnu par le Prix Équateur décerné à Mohéli en 2002..
Des projets ambitieux
Aujourd'hui, le partenariat entre le PNUD et l'AFD continue à travers trois projets : le projet Biodiversité du PNUD/FEM, le projet Blue Green Island (BGI) financé par le FEM, et le projet ULANGA MALI financé par l'AFD et l'Union Européenne. Ces initiatives se concentrent sur la protection des écosystèmes clés et la transformation de secteurs comme le tourisme et l'alimentation, pour construire une économie bleue et verte. Le partenariat soutient également la Grande Muraille Bleue, une initiative continentale pour une économie bleue régénératrice, en créant des opportunités de développement durable au profit des populations locales.
De la persévérance face aux défis
Les Comores continuent de faire face à des défis environnementaux colossaux. Au cours des 20 dernières, le pays a perdu 28 % de sa couverture forestière et des zones côtières stratégiques ont reculé de 30 mètres sous la pression de l'érosion. L'impact des catastrophes climatiques et du réchauffement planétaire menace la biodiversité. Pourtant, les efforts des communautés locales pour co-gérer ces ressources vitales, qui leur fournissent nourriture, biens et services essentiels, témoignent d'une volonté collective de protéger ce patrimoine naturel.