Au Nigeria, le gouverneur de l'État de Kano, Abba Yusuf, joint sa voix à toutes celles qui demandent la libération de mineurs incarcérés depuis août pour « trahison » suite au mouvement « Endbadgovernance ». Depuis vendredi dernier, la polémique enfle à cause d'une vidéo virale montrant ces enfants au moment de leur comparution. Les corps et les visages porteraient des stigmates de mauvais traitement. Les nombreuses réactions poussent le Gouvernement fédéral à lancer des contrefeux. La ministre des Affaires féminines, Imaan Suleiman Ibrahim a rendu visite ce week-end à ces mineurs pour vérifier leurs conditions de détention. La pression est désormais forte sur le juge Obiora Egwuatu de la Haute cour fédérale d'Abuja.
C'est sur les réseaux sociaux que le gouverneur de Kano, Abba Yusuf, a ordonné à son administration de faire tout son possible pour rapatrier dans son État ces enfants accusés de trahison par la police nigériane.
La Constitution du Nigeria ne permet pas à un gouverneur d'interférer dans une décision de justice à l'échelon fédéral, pourtant ce tweet d'Abba Yusuf est un vrai défi pour le gouvernement de Bola Ahmed Tinubu.
Selon plusieurs journaux, ce dimanche 3 novembre, le ministre de la Justice et procureur général, Lateef Fagbemi aurait demandé à la police nigériane le transfert du dossier d'accusation de ces mineurs à son ministère.
Imaan Suleiman Ibrahim, la ministre des Affaires féminines, s'est fait photographier lors de sa visite ce week-end à ces adolescents incarcérés. Ce cliché, repris dimanche, par plusieurs médias, la montre dans cet échange, assise faisant face à ces jeunes vus de dos.
Malgré ces gestes d'apaisement du gouvernement fédéral, de nombreuses organisations de la société civile ont encore condamné les conditions de détention de ces mineurs. Et une question revient dans leurs déclarations : pourquoi le Nigeria, signataire de conventions internationales protégeant les droits des enfants, incarcère depuis deux mois ces mineurs ?