Après le naufrage d'un bateau de migrants qui a fait une vingtaine de morts dans la nuit du 1er au 2 novembre entre l'île d'Anjouan et l'île française de Mayotte, une première arrestation a eu lieu ce vendredi 8 novembre aux Comores. L'individu interpellé serait même le chef du réseau qui avait organisé la traversée.
Agé de 37 ans, l'homme arrêté ce vendredi 8 novembre - un résident mahorais de nationalité comorienne - serait passé aux aveux et aurait reconnu avoir acheté tout le nécessaire pour le voyage. Selon la gendarmerie d'Anjouan, la capitale des Comores, il était même le propriétaire du « kwassa kwassa » - ces bateaux utilisés dans l'archipel par les candidats à la migration pour tenter de rejoindre l'île française de Mayotte - qui a coulé dans la nuit du 1er au 2 novembre dernier, provoquant la mort d'une vingtaine de personnes.
Alors que celui-ci risque d'ores et déjà trois et dix ans de prison respectivement pour transport illégal de passagers et appartenance à un groupe criminel organisé, la peine qu'il encourt à terme pourrait être beaucoup plus lourde s'il est reconnu responsable de la mort des migrants décédés dans le naufrage. Selon le témoignage de l'un des rescapés de la catastrophe, les passeurs en seraient effectivement directement responsables puisqu'ils auraient sciemment coulé le « kwassa kwassa » avant de prendre la fuite en hors-bord.
L'enquête se poursuit pour retrouver les autres passeurs
Si ces accusations se vérifient, l'individu interpellé ce vendredi devrait être alors poursuivi aussi pour de multiples homicides : entre 17 et 25 précisément, selon que l'on se fie au nombre de victimes du naufrage recensé par la police comorienne à ce stade ou par l'Organisation internationale pour les migrations (OIM) qui s'appuie sur les témoignages de plusieurs rescapés qu'elle a soignés.
En attendant, l'enquête des autorités comoriennes se poursuit. L'objectif est notamment de retrouver les deux passeurs qui étaient présents sur le hors-bord. Les deux hommes, qui ont été identifiés, sont activement recherchés fait savoir la gendarmerie comorienne.