Le diamant centrafricain retrouve son brillant. Le Processus de Kimberley, réuni en plénière depuis mardi 12 novembre, a décidé ce vendredi la levée totale de l'embargo qui avait été instauré en 2013 à la suite de la crise militaro-politique. Les experts pointaient notamment le financement de groupes armés grâce à leur trafic. Si les sanctions avaient été partiellement levées au cours des années, seules huit zones sur les 24 étaient autorisées à commercer le diamant. Aujourd'hui, les diamants en provenance de l'intégralité des régions du pays vont pouvoir être vendus à l'exportation.
« C'est d'abord un sentiment de justice pour le peuple centrafricain, déclare Rufin Benam Beltoungou, le ministre centrafricain des Mines. Il y avait deux principales conditions. Le retour de l'autorité de l'État en termes de sécurité sur l'étendue du territoire. Et une exigence minimale des règles du processus de Kimberley. Tout le gouvernement s'y était engagé, le chef de l'État a travaillé pour cela ».
D'abord, c'est un sentiment de justice pour le peuple centrafricain. Le fait d'être sous sanctions, c'était une honte. C'était une honte pour la République centrafricaine qu'il fallait lever. Et aujourd'hui, justice est rendue à la République centrafricaine puisque le gouvernement a eu à travailler conformément au cadre opérationnel prévu par le processus de Kimberley. Il y avait deux principales conditions : le retour de l'autorité de l'État en termes de sécurité sur l'étendue du territoire et une exigence minimale des règles du processus de Kimberley. Tout le gouvernement s'était engagé. Le chef de l'État a travaillé pour cela. Et donc aujourd'hui, parlons d'économie. Aujourd'hui, avec la levée de sanctions, nous pensons que le secteur minier va reprendre sa place en termes de contribution dans l'économie de notre pays.
Charlotte Cosset « En tant que Centrafricain, c'est un sentiment de fierté », se réjouit Paul-Crescent Beninga, membre de la coalition pour la société civile du processus de Kimberley. Une levée de l'embargo particulièrement importante pour les populations dépendantes des activités minières, insiste-t-il. Cependant, la société civile devra être vigilante au respect des demandes faites par le processus de Kimberley.
« Il demande par exemple au gouvernement centrafricain, pendant toute l'année 2025, de venir présenter des données statistiques relatives aux transactions autour du diamant. Et nous allons y veiller pour que la République centrafricaine puisse respecter ces conditions-là. Également, nous allons veiller sur les questions de la transparence dans le processus d'extraction, de commercialisation et d'exportation », ajoute Paul-Crescent Beninga.
Le ministre alerte sur les cours du marché du diamant actuellement particulièrement bas. Les autorités espèrent cependant que la reprise de la production du diamant sur l'ensemble du territoire servira les caisses de l'État.