Au Tchad, la vague de libération de personnalités détenues par les services secrets se poursuit. Après deux banquiers et trois citoyens russes la semaine dernière, c'est au tour du secrétaire général aux finances du Parti socialiste sans frontières (PSF) de recouvrer la liberté après 9 mois de détention, selon un communiqué publié ce jeudi 21 novembre par le parti.
Abakar Tourabi a regagné mercredi 20 novembre dans la soirée son domicile, raccompagné par des agents du renseignement, car il a « perdu l'usage de ses membres inférieurs », selon son parti. Son arrestation le 27 février 2024 avait déclenché une série d'évènements qui ont abouti à la mort de Yaya Dillo, président du parti, probable candidat à la présidentielle et cousin du chef de l'État.
Le 27 février, il est blessé par balles lors de son interpellation et est alors accusé d'avoir saccagé les bureaux de la Cour suprême et d'avoir agressé son président. Ses proches, le croyant décédé, tentent de récupérer son corps au siège de l'Agence nationale de sécurité de l'État (ANSE). Une fusillade éclate, faisant des morts et des blessés.
Le lendemain, les communications sont coupées dans la capitale et l'armée lance à l'arme lourde un assaut contre le siège du parti. Une riposte, selon le gouvernement, en légitime défense après avoir essuyé des tirs. Le soir même, une photo circule, on y voit le corps de Yaya Dillo, un orifice à la tempe droite. Ses proches dénoncent un assassinat prémédité. C'était une « rébellion armée », rétorquent les autorités.
Dans son communiqué, le PSF réclame justice pour son défunt président car l'enquête internationale promise par le gouvernement n'a toujours pas eu lieu, ainsi que la libération de son secrétaire général et de 24 autres militants, toujours incarcérés au bagne de Koro Toro en dépit d'une décision de justice.