Centrafrique: Poutine et Touadéra échangent sur la coopération sécuritaire

Le chef de l'État russe, Vladimir Poutine, a échangé au téléphone, le 20 novembre, avec son homologue centrafricain, Faustin-Archange Touadéra. Au menu des discussions, le renforcement de la coopération sécuritaire entre Bangui et Moscou.

Vladimir Poutine et Faustin-Archange Touadéra ont échangé sur le "renforcement" de la coopération sécuritaire entre leurs deux pays, a annoncé le Kremlin, sur fond de développement de la présence russe en Afrique. Vladimir Poutine veut jouer le rôle de chef de file d'un « Sud global » qui ferait front contre l'Occident. La Centrafrique est l'un des pays d'Afrique francophone où Paris a vu son influence largement contestée au profit de la Russie ces dernières années.

Moscou y propose une offre sécuritaire en échange généralement d'accès aux ressources locales. "La partie russe a confirmé sa volonté de poursuivre son assistance à la République centrafricaine dans les domaines du renforcement de l'économie nationale, de la souveraineté et de la sécurité du pays", a rapporté le Kremlin dans un communiqué.

Cette carte de la sécurité, c'est celle que met en avant la Russie en Afrique et surtout au Sahel. C'est la carte que Moscou brandit, depuis le début, contre les Occidentaux, et surtout contre la France. " L'accent a été mis sur la lutte contre la menace terroriste et la garantie de la stabilité " en Centrafrique, pays touché par une guerre civile depuis plus de dix ans, a précisé le Kremlin. Moscou avait dépêché en 2020 des mercenaires pour soutenir le régime du président Touadéra face aux risques de déstabilisation de groupes armés rebelles. La Russie est également présente avec des mercenaires - dont ceux du groupe Africa Corps, successeur de Wagner et sanctionné début novembre par le Royaume-Uni - dans des pays du Sahel.

La Russie profite de la position affaiblie en Afrique de la France, ancienne puissance coloniale, contrainte de redimensionner sa présence au Sahel et plus largement sur le continent africain. Paris a accusé à plusieurs reprises Moscou d'attiser au sein de la population locale un sentiment anti-français, à base notamment de campagnes de désinformation, ce que les autorités russes nient.

La France et la Centrafrique ont signé le 13 novembre un accord pour une aide de 10 millions d'euros visant à soutenir la gouvernance, l'éducation et l'organisation des élections dans ce pays d'Afrique centrale. Paris avait gelé son aide budgétaire à la Centrafrique, jugée « complice » d'une campagne anti-française téléguidée par les Russes en 2021. Ce nouveau partenariat marque le réchauffement des relations entre les deux pays. Vladimir Poutine veut se positionner en leader des Etats qui remettent en cause ce qu'il décrit comme "l'hégémonie" américaine et occidentale sur la scène internationale.

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