Niger: Les Nigériens approuvent les châtiments corporels et sont mitigés quant au bien-être de leurs enfants

25 Novembre 2024

L'aide pour les enfants vulnérables semble moins disponible dans les communautés défavorisées.

Key findings

  • La majorité (85%) des Nigériens estiment que les parents sont en droit de recourir à la force physique pour corriger leurs enfants. o Presque la moitié (48%) disent que les adultes de leur communauté infligent des châtiments corporels à leurs enfants « quelque peu » ou « très » fréquemment.
  • Plus de quatre citoyens sur 10 (42%) déclarent que la violence, les mauvais traitements et la négligence à l'égard des enfants sont des phénomènes « assez fréquents » ou « très fréquents » dans leur communauté, tandis que 58% ne sont pas d'accord. o La majorité (55%) des répondants affirment que les enfants d'âge scolaire sont souvent déscolarisés.
  • Les Nigériens sont mitigés dans leur évaluation de la disponibilité des services d'aide aux enfants vulnérables dans leur communauté. Une majorité (55%) d'entre eux déclarent que des ressources pour aider les enfants maltraités et négligés sont disponibles, mais ils sont moins nombreux à dire autant en ce qui concerne les enfants portant un handicap physique (50%), les enfants et les adultes souffrant de problèmes mentaux ou émotionnels (47%). o La perception de la disponibilité de l'aide est significativement plus faible chez les répondants pauvres que chez leurs concitoyens plus aisés.

La Constitution du Niger promet de protéger les enfants, soulignant le rôle de l'Etat dans la préservation de leur santé physique, mentale et morale. Malgré cet engagement, de nombreux enfants sont confrontés à de dures réalités. Le Niger affiche le 11ème taux de mortalité des enfants de moins de 5 ans le plus élevé au monde, car des maladies évitables telles que la pneumonie, la diarrhée et le paludisme se développent dans un contexte d'accès limité à l'eau potable, à l'assainissement et aux soins de santé (UNICEF, 2021). La malnutrition touche 75% des enfants de moins de 5 ans.

Selon UNICEF (2021), seulement 8% des enfants vont à l'école maternelle et la plupart ne finissent pas leurs études primaires. Les filles sont confrontées à des obstacles particuliers : 76% d'entre elles sont mariées avant l'âge de 18 ans et seulement 31% sont inscrites à l'école secondaire. La pauvreté touche presque la moitié des enfants, les privant de services essentiels. Plus de quatre enfants sur 10 (43%) âgés de 5 à 14 ans sont astreints au travail des enfants, y compris, dans certains cas, à l'esclavage héréditaire et à l'exploitation minière (Bureau des Affaires Internationales du Travail, 2022).

Pour remédier à ces défaillances, le gouvernement, avec l'aide de partenaires tels que l'UNICEF et la Banque Mondiale, a lancé des initiatives visant à renforcer les systèmes de protection de l'enfance, notamment en formant des comités de protection de l'enfance et en améliorant les services de santé destinés aux adolescents (Banque Mondiale, 2019 ; UNICEF, 2020). Cependant, l'alignement des lois nationales sur les normes internationales est difficile à réaliser dans un contexte de conflits entre les lois coutumières et religieuses, et des ressources limitées sont consacrées à l'application des lois existantes (UNICEF, 2020).

Cette dépêche fait le point sur un module d'enquête spécial inclus dans le questionnaire de l'enquête Afrobarometer du Round 9 (2021/2023) visant à explorer les attitudes et les perceptions des Africains, relatives au bien-être des enfants. Au Niger, les résultats de l'enquête révèlent que les citoyens soutiennent massivement le recours à la force physique par les parents pour corriger les enfants, et presque la moitié des répondants affirment que cette pratique est courante dans leurs communautés.

Plus de quatre citoyens sur 10 affirment que les abus, les mauvais traitements et la négligence à l'égard des enfants sont courants, et une majorité d'entre eux disent la même chose au sujet des enfants non scolarisés.

Les Nigériens sont mitigés quant à la possibilité pour les enfants maltraités ou négligés, portant un handicap physique ou souffrant de problèmes mentaux ou émotionnels de trouver de l'aide et du soutien au sein de leur communauté. Seule environ la moitié des répondants approuvent la performance gouvernementale en matière de protection des enfants vulnérables. Les répondants en situation de précarité sont plus critiques sur ces deux points.

Stephen Quansah Stephen Quansah is a PhD student in political science and a graduate research assistant at the Department of Political Science, University of Florida.

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