Au Tchad, le gouvernement met en place une commission chargée de la mise en oeuvre de la dénonciation de l'accord de coopération militaire franco-tchadien. Une vingtaine de personnes issues du gouvernement et de la présidence sont chargées du suivi de la décision présidentielle de mettre fin à ce partenariat qualifié « d'obsolète » et « sans plus-value » par le chef de l'État, Mahamat Idriss Déby.
La première mission pour cette commission est de notifier officiellement la dénonciation de l'accord militaire, de la convention qui encadre la présence de soldats français sur le territoire tchadien et de ses annexes auprès des autorités françaises. Elle devra ensuite « élaborer un plan de travail pour la cessation des obligations » prévues par la convention, identifier et gérer les aspects « juridiques, sécuritaires et logistiques » de cette rupture, et enfin « coordonner » avec la France un « retrait ordonné » de son millier d'hommes stationnés à Ndjamena, Abéché et Faya-Largeau ainsi que du matériel.
Sous l'autorité du Premier ministre
La commission est placée sous l'autorité du Premier ministre, mais sera présidée par le ministre des Affaires étrangères, Abderaman Koulamallah. Celui-ci se trouvait, mercredi 4 décembre, à Bangui pour annoncer aux autorités centrafricaines le report de la visite que devait effectuer Mahamat Idriss Déby aujourd'hui et demain. Un voyage finalement repoussé pour des raisons que la présidence tchadienne n'a pas souhaité préciser, mais qui, selon plusieurs interlocuteurs seraient liées à la gestion des conséquences de sa récente décision.
Le chef des services de renseignement aussi
Parmi les 21 membres de la commission, se trouvent plusieurs ministres dont ceux des Armées et de l'Administration du territoire, le directeur du cabinet civil du chef de l'État, d'autres cadres de la présidence et de la primature, et le patron des services de renseignement.