Des rassemblements ont lieu ce 6 décembre 2024 à Ndjamena. Après des manifestations la veille à Abéché à l'appel du maire de cette ville, c'est au tour de la capitale de se mobiliser aujourd'hui. Le mot d'ordre : soutient à la rupture des accords militaires avec la France, annoncée la semaine précédente par le pouvoir tchadien. Un premier rassemblement autorisé a eu lieu tôt ce vendredi matin à l'appel de partis politiques réputés proches du pouvoir. Puis de petits groupes, surtout des jeunes, sont sortis spontanément, dans quelques quartiers de la ville.
Une centaine de manifestants se sont rassemblés dès 7h15 sur l'esplanade du Stade municipal du quartier Ndjari. Ils scandaient « Tchad hourra, Franssa barra », « Tchad libre, France dehors ». « Le Tchad appartient aux Tchadiens », disaient-ils également.
La plupart des participants étaient jeunes. Des leaders religieux musulmans étaient également présents. Et, à la fin de cette manifestation autorisée, des élèves du lycée public Felix Eboué sont sortis spontanément dans les rues du troisième arrondissement. Des étudiants de l'École normale supérieure ont, eux aussi, regagné les rues autours de leur établissement.
Et puis des voitures et des motos décorées avec des drapeaux tchadiens circulaient dans plusieurs quartiers de la capitale. Des klaxons de joies accompagnaient leurs déplacements.
Des forces de défenses et de sécurité ont quadrillé la zone des ambassades et des ministères. Aucune violence n'a été constatée tout au long de la matinée.
Pour le Premier ministre, le partenariat avec la France « a montré ses limites »
Au même moment, ce matin, le Premier ministre tchadien a pris la parole. C'était la première fois qu'il s'exprimait depuis l'annonce de la rupture des accords de coopération militaire avec la France.
Allamaye Halina a été très claire : la commission créée le 4 décembre pour mettre en oeuvre la dénonciation de l'accord de coopération militaire franco-tchadien doit se « coordonner avec le partenaire français pour garantir un retrait ordonné le plus tôt possible » des troupes françaises présentes sur le territoire tchadien.
Pour le Premier ministre, le partenariat avec la France « a montré ses limites ». « Notre armée ne tire aucune valeur ajoutée de cet accord », a-t-il dit. Le Tchad doit désormais compter sur ses propres forces et ses propres moyens.
Par ailleurs, Allamaye Halina appelle à une « lecture lucide et dépassionnée de la décision du Tchad », avant de rappeler qu'il « ne s'agit pas d'une rupture diplomatique » avec la France.