Afrique du Nord: Colloque international à Genève - Permettre au peuple sahraoui d'exercer son droit à l'autodétermination

Geneve — Les participants à un colloque international de solidarité avec le peuple sahraoui à Genève ont souligné mercredi la nécessité de mettre en oeuvre la résolution 1514 de l'Assemblée générale des Nations unies sur l'octroi de l'indépendance aux peuples coloniaux, appelant la communauté internationale, à sa tête l'ONU, à assumer sa responsabilité pour permettre au peuple sahraoui d'exercer son droit à l'autodétermination et à l'indépendance.

Ce colloque, qui intervient dans le cadre du 64e anniversaire de l'adoption de la résolution 1514 par l'Assemblée générale des Nations unies en décembre 1960, est organisé par le Groupe de Genève pour le soutien à la lutte du peuple sahraoui, sous le slogan "Autodétermination des peuples et responsabilité des Nations unies", et s'est tenu au siège des Nations unies à Genève avec la participation de diplomates, d'experts, de chercheurs et de spécialistes du droit international et des droits de l'homme.

Le colloque a mis en lumière la résolution de l'ONU et s'est concentré sur la nécessité de promouvoir et de soutenir la légitimité internationale par le respect du droit international, seul garant de la paix et de la justice internationale.

L'ambassadeur sud-africain auprès des Nations unies à Genève, Mxolisi Sizo Nkosi, a souligné l'importance d'intensifier la pression et la mobilisation pour "faire respecter la résolution 1514 et pour que les Nations unies, l'Union africaine, l'Union européenne et la communauté internationale assument leurs responsabilités en vertu du droit international et de la légitimité internationale, mettent en oeuvre la résolution et permettent au peuple sahraoui d'exercer son droit imprescriptible à la décolonisation et à l'indépendance".

Nkosi a rappelé les arrêts de la Cour de justice de l'Union européenne du 4 octobre dernier qui confirment, selon lui, que "le vainqueur est le droit, la légitimité internationale et le droit".

Pour sa part, la Namibie, qui préside actuellement le Groupe de soutien de Genève pour le Sahara occidental, a souligné, par le biais de sa représentante, la vice-ministre des relations internationales et de la coopération, Mme Jenny Matondo, l'importance du colloque pour rappeler au monde, notamment aux Nations Unies, ses responsabilités dans la mise en oeuvre de la résolution 1514 de l'Assemblée générale qui a conduit à la décolonisation de nombreux pays, notamment les pays africains qui jouissent aujourd'hui de leur indépendance, soutenant que "l'indépendance de l'Afrique restera incomplète tant que la dernière colonie africaine n'aura pas pu réaliser ses droits à la liberté et à l'indépendance".

Le représentant du Front Polisario auprès de la Suisse, des Nations unies et des organisations internationales à Genève, Oubi Bouchraya Bachir, a souligné, pour sa part, "la responsabilité des Nations Unies, notamment dans la conjoncture internationale actuelle et la tentative de certaines puissances de confisquer les droits des peuples à l'autodétermination, y compris le peuple sahraoui".

Le responsable sahraoui a affirmé que l'organisation de ce colloque vise à mettre en garde contre le danger des positions unilatérales et à souligner que la diplomatie multilatérale est la seule garantie de la paix et de la sécurité internationales.

Dans le même contexte, le diplomate sahraoui a mis en garde contre le retard persistant dans le processus de décolonisation du Sahara occidental et son impact sur la crédibilité de l'ONU.

De son côté, le député français Jean-Paul Lecoq a abordé la position française en soulignant que "la position du président Emmanuel Macron ne représente pas la position du peuple français et c'est une position qui est venue (...) à la lumière des défaites de son parti à l'intérieur du pays et des actions menées par des pays africains pour se débarrasser (...) de la domination coloniale française ainsi que de la crise que traversent de nombreuses entreprises".

Il a ajouté que "la visite de Macron au Maroc et tout ce qu'il y a dit n'est rien d'autre qu'une tentative désespérée de sauver les entreprises et les institutions de la chute et de faire face à la situation intérieure".

L'ancien envoyé de l'ONU au Sahara occidental, Francesco Bastagli, a évoqué, lui, son expérience dans la gestion de la Mission des Nations Unies pour l'organisation d'un référendum au Sahara Occidental (MINURSO), soulignant que la question sahraouie est une question de décolonisation qui doit être résolue par un référendum organisé et supervisé par l'ONU, par lequel le peuple sahraoui exerce de manière transparente et démocratique son droit à l'autodétermination.

Après la session d'ouverture, la parole a été donnée aux participants. La première session était intitulée "Droit international et autodétermination", modérée par Pierre Galand, président de la Coordination européenne pour le soutien et la solidarité avec le peuple sahraoui (EUCOCO), et le professeur de droit international à la Fondation suisse Marcelo Cohen, et le professeur de droit international à l'Université de San Sebastian, en Espagne, Juan Soroeta.

Les experts ont souligné que la question du Sahara Occidental "met l'ONU dans une position embarrassante et souligne la réalité des deux poids, deux mesures adoptées par des forces au sein du Conseil de sécurité qui s'efforcent de défendre leurs propres intérêts au détriment du droit international et de la légitimité".

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