La croissance économique du Tchad devrait ralentir en 2024, avec une tendance qui reste favorable à moyen terme, à en croire le Fonds monétaire international (FMI) qui appelle au renforcement du secteur financier.
Dans sa dernière note, le FMI constate une reprise économique au Tchad après la pandémie. En 2023, la croissance a atteint 4,9 % ; l'activité non pétrolière a progressé de 4,5 %, portée par une reprise de la production agricole, une augmentation des investissements publics et une augmentation du PIB de 7,6 % grâce à la remise en production de champs pétroliers auparavant fermés. Le Fonds appelle à « une politique budgétaire prudente et durable, visant à créer l'espace budgétaire nécessaire pour les dépenses sociales et d'investissement ». Après avoir baissé en 2023 (à 4,2 %), l'inflation a augmenté pour atteindre 8,7 % à fin août 2024, en raison d'un réajustement des prix des carburants et d'un rebond des prix des denrées alimentaires.
Le déficit primaire hors pétrole, qui avait sensiblement augmenté en 2023, s'est modéré à 4,2 % du PIB hors pétrole au cours des sept premiers mois de 2024, « reflétant une réduction du recours aux procédures de dépenses d'urgence, la maîtrise des dépenses budgétaires et des contraintes de financement », alors que la dette publique a diminué pour atteindre 34,2 % du PIB en 2023, la persistance de prix du pétrole élevés ayant stimulé les recettes publiques.
L'orientation procyclique de la politique budgétaire en 2023 et au cours des premiers mois de 2024 a conduit à un épuisement des réserves de liquidités. La croissance économique devrait ralentir, en 2024, à 3,1 %, en raison de l'impact des récentes inondations et d'une légère baisse de la production pétrolière. Si l'inflation reste temporairement élevée en 2024, elle devrait converger progressivement vers l'objectif de 3 % fixé à moyen terme, à mesure que les prix des denrées alimentaires et du carburant se modéreront.
Renforcer la gouvernance
De nouveaux efforts d'assainissement budgétaire axés sur la mobilisation des recettes non pétrolières et la rationalisation des dépenses non prioritaires devraient contribuer à une réduction du déficit primaire hors pétrole à 8 % du PIB hors pétrole en 2024, 7,2 % en 2025, et 5 % à moyen terme. De plus, la dette publique devrait se stabiliser. Au-delà des prévisions économiques, le FMI salue « le réengagement des autorités avec le Fonds et leur engagement à promouvoir le développement économique et social, notamment en élargissant l'accès aux services publics, en renforçant la gouvernance et en améliorant le climat des affaires ».
Le FMI insiste sur l'importance d'accélérer l'adoption et la mise en oeuvre de plans de restructuration visant à améliorer les performances opérationnelles et financières des deux banques publiques et à assurer leur recapitalisation. Outre l'amélioration du climat des affaires, le Fonds appelle à la diversification de l'économie pour réduire la dépendance à l'égard du secteur pétrolier.