Dakar — L'ancien directeur exécutif du Programme commun des Nations unies sur le VIH/Sida (Onusida), Michel Sidibé, a déploré mardi la vulnérabilité liée à la dépendance vis-à-vis de l'extérieur dont souffre l'Afrique dans le domaine de la production pharmaceutique, situation qui, selon lui, limite la capacité du continent à réagir aux urgences sanitaires.
"Nous ne produisons pas et il faut être réaliste, nous sommes réellement dépendants de l'extérieur. Cette situation nous rend vulnérables, elle fragilise nos chaînes d'approvisionnement, elle limite aussi notre capacité à réagir aux urgences sanitaires", s'est désolé M.Sidibé.
Il prenait part à l'atelier international sur l'engagement stratégique des pôles de santé et du développement des compétences appuyé par l'Agence africaine de développement (Auda-Nepad), qui se tient de mardi à mercredi à Dakar.
"Pour avoir un impact, le plan a ciblé 24 produits médicaux qui répondent aux défis sanitaires majeurs du continent", a expliqué M. Sidibé.
Selon le directeur exécutif d'Onusida, les produits ont "été catégorisés en fonction des problèmes qui nous affectent quotidiennement (...)".
Michel Sidibé signale que "pratiquement 25% des vaccins produits au niveau mondial sont consommés en Afrique".
De l'avis de l'ancien secrétaire exécutif de l'Onusida, le plan de fabrication pharmaceutique de l'Afrique est "plus qu'une vision". Il s'agit d'une nécessité pour renforcer vraiment la fabrication pharmaceutique régionale.
"Il s'agit de garantir l'accès aux médicaments essentiels, réduire notre dépendance aux importations, c'est assurer la souveraineté sanitaire de l'Afrique", a-t-il conclu.
"Autour de ces 24 produits médicaux prioritaires, nous devons élaborer une feuille de route pour accroître la production locale et garantir un accès en temps opportun à toutes les populations qui peuvent venir du continent", a préconisé Guy Njambong.
Ce dernier est l'administrateur technique en charge de la maturation du système pharmaceutique au Sénégal.