Le Premier ministre, Anatole Collinet Makosso, a rassuré le 20 décembre à Brazzaville les sénateurs que le gouvernement mettait tout en oeuvre pour qu'il n'y ait pas d'année blanche à l'Université Marien-Ngouabi.
Le chef de l'exécutif a donné ces assurances au cours de la séance de questions orales avec débats au gouvernement au Sénat. Anatole Collinet Makosso répondait à une question du sénateur Raymond Bongo Mavoungou sur le risque d'une année blanche à l'Université Marien-Ngouabi, en raison de la persistance de la grève générale et illimitée déclenchée par l'intersyndicale. « Le gouvernement travaille activement à mettre en place les conditions nécessaires à une reprise rapide des activités académiques. Nous nous sommes retrouvés en interministériel ce matin et je peux d'ores et déjà vous annoncer le paiement imminent d'un mois de salaire à l'Université Marien-Ngouabi, y compris le traitement d'une partie des primes des vacataires », a annoncé le chef du gouvernement.
Selon lui, la ministre chargée de l'Enseignement supérieur poursuit de façon intense les discussions avec les partenaires sociaux pour permettre à toutes les parties prenantes de produire incessamment un plan consensuel de sortie de crise. De même, le gouvernement fait tout pour rendre concomitante, à partir de ce mois de décembre, le paiement des salaires des enseignants ainsi que des autres corps professionnels avec celui des fonctionnaires.
Quant aux arriérés, ils seront apurés, a-t-il rappelé, se référant au dernier message du chef de l'Etat sur la nation le 28 novembre dernier, au fur et à mesure de la reconstitution des marges budgétaires, comme cela avait été fait dans le passé. « C'est d'ailleurs pour cette raison que l'arriéré du mois de novembre est en train d'être payé très rapidement. Soyez donc rassuré que nous veillons à la préservation de l'avenir académique de nos étudiants », a laissé entendre Anatole Collinet Makosso.
En effet, l'Université Marien-Ngouabi est paralysée par une grève générale illimitée depuis le 1er octobre dernier, la deuxième en espace de quelques mois. Le Premier ministre qui avait reçu le collège intersyndical pour engager un dialogue qu'il espérait constructif, le 2 octobre, a déploré le fait que, contre toute attente, la grève a été maintenue alors que le salaire du mois de juillet venait d'être versé le même jour, les grévistes exigeant le paiement d'au moins deux mois d'arriérés (août et septembre).
Des revendications qui surgissaient en période de rentrée scolaire où l'Etat devrait, entre autres, assurer les salaires des autres agents de la Fonction publique, a expliqué le Premier ministre pour qui cette situation ne reflète pas un manque de volonté du gouvernement, mais bien la complexité des défis à résoudre. « Les contraintes de trésorerie que nous connaissons véritablement depuis le mois d'avril de cette année, et pour lesquelles le gouvernement a abondamment expliqué les causes, ont effectivement impacté la capacité de l'Etat à honorer à temps certaines de ses obligations financières, notamment le paiement des salaires depuis avril 2024.
Lors de la première grève déclenchée au mois de juin 2024, sur instructions fermes du président de la République, le gouvernement a procédé au paiement de trois mois de salaires en une semaine, apurant ainsi tous les arriérés (avril, mai, juin). Ce qui dans le contexte des finances publiques tendues témoignait de la volonté ferme du gouvernement de maintenir l'Université Marien-Ngouabi en activité », a rappelé Anatole Collinet Makosso.