Dix ans déjà ! Dix ans qu'a été tranchée la question de savoir lequel, du Cap Blanc ou de Cap Angela, dans le gouvernorat de Bizerte, était le point le plus au nord du continent africain.
La sentence est tombée le 24 novembre 2014 qui a désigné Cap Angela à ce titre privilégié longtemps attribué empiriquement à son concurrent. Cela est intervenu à l'issue d'une enquête approfondie menée par un comité de scientifiques, dont des géographes et des topographes de l'Armée nationale. Cela a été proclamé officiellement et en grande pompe sur place au cours d'une cérémonie officielle organisée le 1er décembre 2014.
Cela, on va dire que tout le monde le sait. Ce que le grand public sait moins, c'est le rôle joué dans cette démarche par l'Association de protection et de sauvegarde du littoral de Bizerte (Apslb) sous l'impulsion de son très dynamique et très entreprenant président-fondateur, Driss Chérif.
Nous avons eu l'occasion, le mois dernier, d'évoquer l'état déplorable du monument et du site aménagés à Cap Angela pour signaler ce point cardinal. Nous n'allons pas revenir sur le sujet en attendant de voir un début d'exécution du projet annoncé dix ans en arrière par le ministère du Tourisme et les autorités locales, à savoir faire de l'endroit un point focal du tourisme tunisien avec tout ce que cela implique pour la région et pour le pays. Mais cet anniversaire nous offre l'occasion d'évoquer l'association qui joue un rôle moteur dans l'animation de la vie culturelle, sportive et touristique dans la ville et la région de Bizerte.
L'association égrène tout le long de l'année des actions en vue de sensibiliser les citoyens et de les mobiliser dans des actions concrètes
Outre l'intérêt porté aux questions en rapport avec le littoral de Bizerte sur lequel pèsent de graves menaces et les autres sujets relatifs à l'environnement naturel, l'association égrène tout le long de l'année des actions en vue de sensibiliser les citoyens et de les mobiliser dans des actions concrètes pour sauvegarder ce qui peut l'être et promouvoir ce qui doit l'être dans un esprit participatif.
La dernière de ces actions est précisément la célébration du dixième anniversaire de sa proclamation. L'événement, qui s'est déroulé sous une grande tente dans des conditions climatiques plutôt défavorables, n'a pas été seulement festif qui a tout de même réuni deux cents personnes ; il a fourni également aux organisateurs l'occasion de remobiliser au sujet de l'aménagement et l'exploitation du site.
Passer en revue les actions menées par Apslb serait une tâche plutôt difficile. Mais que l'on sache que ces activités de l'organisation vont de la pratique de la marche aquatique à la participation au projet WaterPact qui vise à la réduction de la charge polluante générée par les rejets liquides d'origine industrielles dans le bassin versant du lac de Bizerte initié par le Fonds mondial pour la Nature (WWF) en passant par des conférences-débats autour de divers sujets ou des compétitions sportives. Mais l'association sait aussi agir sur le terrain, que ce soit pour des campagnes de ramassage des déchets en ville ou dans la nature ou pour un sit-in sur le pont de Sidi Salem, à la sortie du vieux port pour protester contre la construction d'une digue et l'édification d'un hôtel sur le domaine maritime public.