Les affirmations du Président du Niger, le Général de Brigade Abdourahamane Tiani, exprimées lors de son discours du 25 décembre 2024, trouvent un écho dans les récentes déclarations du Président français Emmanuel Macron.
En effet, le président nigérien avait dénoncé la présence de « bases militaires françaises » et d'« agents du renseignement français » opérant dans des pays voisins de la CEDEAO, qu'il accuse d'être mobilisés pour « déstabiliser » son pays et les nations du Sahel.
Selon le Général Tiani, la France a proposé des fonds aux autorités du Nigeria pour l'installation d'une base militaire dans l'État de Borno, situé au nord-est du pays, à la frontière du Tchad et du Niger. Il a interprété cette initiative comme une tentative de déstabilisation visant les pays voisins.
Le 6 janvier 2025, lors de sa rencontre avec les ambassadeurs français au Palais de l'Élysée, Emmanuel Macron a abordé des sujets qui semblent confirmer, de manière indirecte, plusieurs des accusations formulées par le Chef d'État nigérien.
Le Président Macron a évoqué un réaménagement stratégique de la présence militaire française en Afrique, mentionnant explicitement le Bénin et le Nigeria comme parties prenantes de ce nouveau partenariat de sécurité. Ces propos valident en partie les déclarations du Général Tiani, qui avait alerté sur l'installation de bases militaires françaises à proximité du Niger.
« Cette volonté maladive de déstabiliser le Niger s'est propagée à travers le repositionnement de tous les agents de la DGSE française (les services de renseignement) que nous avons chassés de notre territoire. Ils sont repositionnés au Nigeria et au Bénin », avait déclaré le Général Tiani.
Le Président nigérien avait également accusé la France de financer des actions subversives via ses alliés régionaux. Emmanuel Macron, dans son discours, a confirmé l'ouverture de « dialogues stratégiques inédits » avec le Bénin et le Nigeria, renforçant les soupçons d'une coordination régionale en dehors des cadres traditionnels de coopération.
Par ailleurs, Macron a justifié la réorganisation militaire française comme une réponse à ce qu'il qualifie de « désinformation » et « activisme postcolonial ». Ces explications, bien qu'elles se veuillent défensives, semblent en phase avec les alertes émises par le Général Tiani concernant des tentatives présumées de déstabilisation du Niger et des membres de l'Alliance des États du Sahel (AES).