La longue période sèche qui sévit dans la région d'Alaotra-Mangoro, le grenier à riz de Madagascar, inquiète l'Exécutif. «Face au changement climatique, un déficit pluviométrique est observé dans l'Alaotra-Mangoro, en ce moment. Cette région subit actuellement les effets de la sécheresse. Le taux de repiquage est faible. Il est autour de 21% à Ambatondrazaka et de 40% à Amparafaravola», alerte le ministère de l'Agriculture et de l'Élevage, lors du conseil des ministres du 22 janvier.
La période de repiquage a lieu pendant les mois de janvier-février dans cette région. «Mais comme les rizières ne sont pas irriguées, nous ne pouvons rien faire. Depuis les précipitations apportées par Dikeledi, les champs de rizière n'ont bénéficié d'aucune goutte de pluie», témoigne Roger Ratianarivo, paysan à Ambatondrazaka, hier. Dans ce district, des riziculteurs tentent une nouvelle méthode de culture, pour ne pas laisser les rizières vides.
«Nous ensemençons directement les graines de riz dans les rizières où le sol a été humidifié par les dernières pluies. Si elles germent, nous espérons vivement des précipitations prochainement, pour assurer qu'elles poussent», enchaîne ce riziculteur. À Andilamena, des paysans commencent à abandonner. « Même les barrages hydrauliques s'assèchent, et les jeunes plants récemment repiqués peinent à prendre racine », déplore Mahery Andriamosa, coordonnateur de l'agriculture dans ce district.
Le président de la République, Andry Rajoelina, a donné des instructions pour venir en aide aux agriculteurs de cette région. Plusieurs mesures ont été annoncées, pour sauver ce grenier à riz. La faisabilité de pluies provoquées dans cette région sera discutée, en collaboration avec le ministère des Transports et de la Météorologie. Des semences à cycle court y seront distribuées, des pépinières communautaires seront mises en place à Anosiboribory, le curage des canaux d'irrigation sera effectué et la reforestation autour des plaines sera renforcée. Il ne faut pas perdre de temps.
Des techniciens agricoles dans l'Alaotra-Mangoro estiment qu'il faut «au moins une semaine de précipitations, pour irriguer les plaines d'Alaotra-Mangoro. Et qu'il n'est pas encore tard si nous réalisons ces opérations de pluies provoquées, maintenant», lance Mahery Andriamosa.