Abdou Moustoifa, correspondant de l'agence de presse Reuters aux Comores, est poursuivi après la publication d'une dépêche vendredi 24 janvier dernier sur des déclarations du président Azali Assoumani. Une décision qui suscite l'inquiétude du Syndicat national des journalistes comoriens et ravive le débat sur la liberté de la presse dans l'archipel.
Tout commence avec une déclaration en Shikomori du président des Comores sur sa succession. C'est la traduction effectuée par le journaliste Abdou Moustoifa qui a suscité la colère des autorités. Moroni a précisé que concernant cette succession, le chef de l'État Azali Assoumani ne faisait pas référence à son propre enfant, mais à un membre de sa famille politique.
« Le procureur a ordonné son audition »
Selon Antoisse Ezidine, directeur de la communication gouvernementale auprès du secrétariat général du gouvernement, le gouvernement n'a pas porté plainte, mais c'est le ministère public qui s'est saisi du dossier. Toujours selon ce dernier, « le procureur a ordonné son audition. La désinformation est un délit reconnu par le code pénal comorien ». Le parquet, lui, n'a pas réagi aux sollicitations de RFI.
« Acharnement »
Le Syndicat national des journalistes comoriens conteste cette décision, estimant que l'affaire relève du Conseil national de la presse et de l'audiovisuel et non de la justice pénale. Il dénonce un « acharnement » et exige la libération immédiate du journaliste, qui s'est rendu de lui-même à la gendarmerie ce 30 janvier où il a été placé en garde à vue après avoir été entendu. Sur les réseaux sociaux, les messages de soutien pour Abdou Moustoifa se multiplient.