À la suite d'un nouvel interrogatoire dans les locaux de la police judiciaire ce samedi 8 mars, la garde à vue d'Olivier Monodji a été prolongée jusqu'à lundi, date à laquelle il sera déféré devant le procureur de la république de Ndjamena. Si l'audition s'est, cette fois, déroulée dans une ambiance plus sereine, notre confrère ne s'est toujours pas vu notifier les raisons pour lesquelles il a été arrêté.
Arrêté mercredi 5 mars à Ndjamena sans que les motifs de son arrestation ne lui aient été notifiés, Olivier Monodji ne sortira pas de cellule avant lundi 10 mars au plus tôt. Après avoir été entendu pendant quatre heures ce samedi par trois officiers de la police judicaire, le directeur de la publication du journal Le Pays - qui est également correspondant d' RFI auTchad - a appris la prolongation de sa garde à vue, décision que regrette son avocat qui attend toujours de connaître les raisons de l'interpellation de notre confrère.
« La police judiciaire a été incapable de nous dire quelle infraction est reprochée à mon client. Nous attendons donc la journée de lundi de pied ferme pour le savoir. Il est vraiment aberrant qu'on arrête encore des journalistes au 21e siècle : c'est vraiment d'un autre âge ! », a notamment déclaré Me Allatha Amos.
« Libération sans condition »
Lundi 10 mars, Olivier Monodji doit être déféré devant le procureur de la république du tribunal de grande instance de Ndjamena. « Désormais, lui seul peut nous expliquer pourquoi on le garde dans les locaux de la police judiciaire alors qu'il présente suffisamment de garanties de représentation », reprend Me Allatha Amos qui concède toutefois que l'interrogatoire de ce samedi 8 mars s'est déroulé dans des conditions plus sereines que celui de la veille.
« Contrairement à hier [vendredi, NDLR] où nous avons été contraints de rappeler les règles de procédure, aujourd'hui les choses se sont passées dans le respect du droit de la défense », a-t-il encore expliqué avant de réclamer une nouvelle fois « la libération sans condition » d'Olivier Monodji puisque celui-ci ne sait toujours pas pour quelle raison il est détenu.
Face à un acte qu'elle qualifie d'« arrestation arbitraire », l'Union des journalistes tchadiens (UJT) a, de son côté, exprimé, sa vive inquiétude. Elle condamne en outre une grave atteinte à la liberté de la presse et aux garanties judiciaires prévues par la Constitution du Tchad et demande elle aussi, en conséquence, la libération immédiate d'Olivier Monodji ainsi que la restitution de son matériel de travail.