Interpellés dans le cadre de la divulgation des informations liées à la Sécurité et à l'Économie du Tchad à une puissance étrangère, le journaliste Olivier Monodji, rédacteur en chef du journal Le Pays, correspondant de RFI à NDjaména, ainsi qu'une cinquantaine de personnes ont été déférés ce matin. Leur sort est entre les mains de la justice.
Dans un communiqué parvenu à la rédaction de Confidentiel Afrique et signé par le procureur de la République du Tchad Omar Mahamat Kedelaye, il est reproché à Olivier Monodji, à Mahamat Hisseine journaliste à l'Onamma et à leurs acolytes des infractions d'intelligence de nature à nuire à la situation militaire ou diplomatique du Tchad, à ses intérêts économiques, de complot contre l'État et complicités. Des faits réprimés par les articles 95,102 et 80 par la loi selon le procureur de la République du Tchad.
Au regard de la gravité des faits et des infractions précitées, le parquet a décidé d'ouvrir une information judiciaire afin de situer la responsabilité de tout un chacun. Si les faits reprochés aux journalistes sont avérés, ils risquent d'écoper une peine de prison lourde.
Au cours de ces derniers mois, plusieurs journalistes, hommes politiques ou acteurs de la société civile ont été arrêtés, parfois par les services de renseignements tchadiens. Au moins trois journalistes, dont Badour Badour Oumar Ali, rédacteur en chef de la rédaction web du journal Tchadinfos, ont été placés en détention arbitraire depuis août 2024, selon l'Association des médias en ligne du Tchad (AMET). Mi-septembre dernier, l'Organisation mondiale contre la torture avait dénoncé aussi une multiplication des arrestations et des détentions hors procédures par les services de renseignements tchadiens.