L'association dénommée Tunga ONG que préside Séverin Nkala-Guembo, a organisé, le 15 mars à Brazzaville, une conférence sur le thème « Jeunesse contre la violence » afin de sensibiliser le public et proposer des pistes pour lutter contre ce fléau.
La conférence s'inscrivait dans le cadre des missions de l'association et a réuni autour des panels sur différents thèmes plusieurs personnalités : des travailleurs sociaux, des parents et des jeunes, tous déterminés à trouver des solutions pour éradiquer la violence en milieu jeune.
La violence peut être physique, verbale ou psychologique. Elle préoccupe de plus en plus la société car elle se manifeste dans des établissements scolaires, des quartiers et même en ligne. Pour le président de Tunga ONG, il était important de se réunir afin d'attirer l'attention des autorités sur ce sujet dont tout le monde est victime puis de délivrer un message aux jeunes sur ce phénomène qui se passe dans des écoles. « Nous voulons compléter l'action de l'Etat en faisant en sorte que les mentalités changent au niveau des écoles », a indiqué Séverin Nkala-Guembo.
Une responsabilité partagée
De son côté, Belon Nkéoua, responsable informatique, a insisté sur l'influence des réseaux sociaux pour mieux comprendre les causes de la violence. En effet, il a décrié le comportement des jeunes accrochés aux réseaux sociaux pour seul but de créer du contenu violent. L'orateur a interpellé à cette occasion la responsabilité des parents pour réguler le temps d'utilisation et de contrôle du contenu suivi dans les réseaux sociaux.
Carolle Mayama, sage-femme, a pour sa part condamné l'irresponsabilité des parents sur le manque de communication avec les enfants. « L'enfant est une carte mémoire vierge, où il suffit d'insérer tout ce que nous voulons. Malheureusement lorsque l'enfant grandit, on devient de moins en moins présent et nous laissons tout à la responsabilité de l'école », a-t-elle déclaré, ajoutant: « Les parents doivent avoir le dialogue avec leurs enfants, car ils peuvent être victimes de mauvaises compagnies ».
Par contre, Wilfrid Ngoyi Nzamba, enseignant dans une école supérieure, a responsabilisé l'Etat. En cause, la différence qui existe entre l'éducation scolaire d'antan et celle d'aujourd'hui. « Nous, nous étions éduqués, nos enfants, eux, sont instruits. Or, l'éducation ne se limite pas qu'au programme d'enseignement. A notre époque, dès le bas âge, on nous inculquait les valeurs morales d'un bon citoyen », a-t-il rappelé.
L'autre temps fort de la conférence a été celui des témoignages des ex délinquants dans un reportage réalisé par l'ONG. Selon eux, l'Etat doit les écouter et les soutenir au lieu de les punir. « On nous traite souvent de délinquants mais on ne nous donne pas les moyens de nous en sortir », ont-ils dénoncé.
En rappel, l'Etat peut prévenir l'exclusion et la marginalisation, deux facteurs majeurs de la délinquance en réduisant les inégalités et en offrant des perspectives. Il a la responsabilité de garantir un accès égal à une éducation de qualité, à des services sociaux et à des activités extrascolaires pour tous les jeunes.