Une semaine après avoir expulsé les dirigeants des trois sociétés chinoises engagées dans l'exploitation du pétrole nigérien, Niamey craint d'avoir froissé Pékin. Lors d'une conférence de presse donnée ce mercredi 19 mars, le ministre nigérien du Pétrole a donc tenté d'arrondir les angles : assurant que la junte militaire au pouvoir n'avait aucune volonté de rupture avec un partenaire aussi important, Sahabi Oumarou a appelé les Chinois à négocier.
Une semaine après l'expulsion des dirigeants des trois compagnies chinoises - Soraz, CNPC et Wapco - engagées dans l'exploitation de l'or noir au Niger, c'est la première prise de parole d'un membre du gouvernement nigérien dans ce dossier. Ce mercredi 19 mars, le ministre du Pétrole, Sahabi Oumarou, a donné une conférence de presse lors de laquelle il a exposé les raisons qui ont conduit la junte à prendre cette décision.
Celui-ci s'est en revanche bien gardé de mentionner la sévère pénurie d'essence qui sévit actuellement dans le pays, ainsi que la question de la dette de quelque 300 milliards de F CFA que la Sonidep - la société gérée par l'État qui écoule le pétrole - doit à la Soraz qui le raffine et vend le carburant qu'elle en tire.
« Nigérisation » des effectifs
Sahabi Oumarou a ensuite rappelé les revendications nigériennes : outre une uniformisation des salaires entre les expatriés chinois et le personnel local des trois compagnies chinoises - alors que la rémunération des premiers atteint environ 8 600 dollars par mois, celle des seconds ne dépasse pas les 1 200 -, les autorités réclament une « nigérisation » de leurs effectifs, mais aussi la révision des contrats qui les lient à l'État ou encore le remboursement de 80 milliards de F CFA d'arriérés d'impôts.
Face au refus des intéressés de céder à ces exigences, le ministre du Pétrole a toutefois tenté de rassurer des partenaires qui n'ont pas digéré le traitement réservé à leurs trois directeurs expulsés du pays en se disant prêt à négocier. En faisant preuve d'ouverture, explique une source, Niamey cherche à éviter la rupture avec la Chine qui est le premier et le plus grand investisseur étranger dans le pays. Une perspective qui serait d'autant plus dommageable pour le Niger que celui-ci tire aujourd'hui la plus grande partie de ses revenus des trois sociétés sous contrôle chinois...