Si la vague #MeToo n'a pas envahi l'Afrique, de plus en plus de mouvement féministes s'organisent pour défendre leurs droits. Au Tchad, la ligue tchadienne des droits des femmes, un mouvement créé en 2020, entend faire du 21 juin une journée d'engagement citoyen contre les violences basées sur le genre au Tchad. L'année dernière, les militantes avaient crié leur colère dans la rue. Cette année, faute de pouvoir manifester, elles ont organisé un rassemblement dans un quartier de la capitale.
De la peinture pour écrire des mots contre les violences faites aux femmes. Devant une banderole tendue sur un mur du quartier Moursal, Parfait se lance. " J'ai écrit stop aux VBG(violences basées sur le genre). Chaque semaine, on entend qu'une femme a été violentée, une jeune fille a été violée, de plus en plus la violence faite au genre prend de l'ampleur. "
À côté de lui, Madjinadoumna Sophie acquiesce et exprime sa colère. " J'en ai marre, beaucoup de femmes meurent. Récemment, une femme a été brûlée vive par son conjoint, je ne sais pas si c'est son fiancé. C'en est de trop ! "
Au Tchad, il n'existe aucun chiffre concernant les violences faites aux femmes. Mais celles-ci restent alarmantes selon Raissa Madibé, membre de la ligue tchadienne des droits des femmes. Elle explique que s'il est urgent de briser les tabous, il faut aussi que la justice soit plus efficace.
" Le plus souvent, quand ce genre d'affaires sont arrivées en justice, soit les dossiers sont classés, soit on traumatise d'abord la victime au point où elle n'arrive pas à s'exprimer. Donc le règlement à l'amiable sur ce genre d'affaires est vraiment de taille. Les victimes sont découragées pour porter ces problèmes devant la justice, parce que la justice ne fait rien. "
Un objectif principal, donc, pour les militantes : se faire entendre encore et encore. D'autres actions sont prévues par la ligue tchadienne des droits des femmes pour espérer faire changer les mentalités.