Tanzanie: Le pouvoir souhaite relancer la réforme de la Constitution

Le parti ultra majoritaire CCM a expliqué mercredi 22 juin que ce projet était "dans l'intérêt national" et a appelé à une union autour de cette idée afin d'obtenir une réconciliation politique.

Cela fait plus de huit ans que le processus de réforme constitutionnelle est au point mort en Tanzanie. Le projet de réforme a donc suscité des réactions de toutes parts. Pour le défenseur des droits de l'homme, Onesmo Olengurumwa, une refonte est cruciale vu la liste des problèmes du texte actuel.

"L'indépendance de la Commission électorale, le pouvoir du président, car la Constitution lui en accorde trop, la structure du gouvernement, car les ministres peuvent en même temps être députés... Il faut un mécanisme où les électeurs demanderont des comptes aux parlementaires. Bref, nous espérons que le prochain texte renforcera les institutions et leur indépendance. Qu'il sera un remède aux nombreux problèmes contre lesquels les activistes comme moi se battent. "

Cette annonce fait l'objet de nombreux commentaires. Certains pensent que c'est une façon de détourner l'attention du scandale Ngorongoro, avec l'expulsion de centaines de Masaï installés dans une réserve protégée.

" C'est toujours difficile de croire les politiciens, mais on peut leur accorder le bénéfice du doute, répond Onesmo Olengurumwa. Certains pensent que c'est un tour de passe-passe pour couvrir ce qui se passe. En tout cas cette réforme devra prendre plus de trois ou quatre ans. Ensuite, avant d'appliquer la nouvelle Constitution, il faudra prendre un ou deux ans pour adapter nos lois. Donc ça s'étalera sur plusieurs années."

Certains voient enfin cette réforme une nouvelle prise de distance de la présidente Samia Suluhu Hassan par rapport au précédent pouvoir autoritaire de John Magufuli, avec en vue l'installation d'un système beaucoup plus progressiste.

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