Trois affrontements ont eu lieu en moins de quatre jours à Tripoli et à Misrata. Ils ont fait des victimes civiles, les premières depuis l'accord de cessez-le-feu à Tripoli en octobre 2020. Les milices de l'ouest libyen se forment en groupes. À l'ouest libyen, il semble que s'ouvre une nouvelle période de redistribution de rôle entre milices.
La tension est toujours palpable à Tripoli. Lundi, une force fidèle à Dbeibah, le Premier ministre, s'est déployée à l'aéroport de la ville par précaution. Dbeibah craint que les forces de l'ancien chef des renseignements militaires de l'ouest libyen, Ossama Al Jouili, récemment démis de ses fonction, et allié de son rival Bashagha, préparent la prise de la capitale. Depuis plusieurs jours, les forces de Jouili sillonnent Tripoli et montrent leur capacité de frappe.
Ces affrontements permettent aux milices de se repositionner, de mesurer leur influence et leur pouvoir. Cela profite également aux politiques qui essaient de récupérer la situation. Cette réalité est symptomatique du chaos en Libye depuis la chute du régime de Kadhafi en 2011 et dont le pays ne parvient pas à s'extirper.
D'ailleurs, les divisions qui se multiplient ne se manifestent pas uniquement au niveau militaire, elles le sont également au niveau social. Dimanche, à Zaouia, un rassemblement de chefs des tribus de plusieurs villes de l'ouest a soutenu Bachagha.
Immédiatement, le camp Dbeibah a réagi dénonçant une rencontre d'une je cite : "minorité qui ne représente qu'elle-même et qui n'a pas le droit de parler au nom de toutes les tribus de l'ouest du pays ".
Pour plusieurs observateurs, si les combats reprennent, ils risquent de durer cette fois-ci pour une longue période.