Après la dégradation par les agences internationales de sa note souveraine, le pays, confronté à une forte inflation, a dû augmenter de 3% ses taux d'intérêts. Ils atteignent désormais 22%, soit leur record historique. Si la manoeuvre vise à enrayer la hausse des prix, elle risque aussi de freiner une croissance économique déjà en berne. Seul avantage, cette mesure drastique pourrait favoriser l'adoption rapide d'un plan de soutien actuellement en négociation avec le FMI.
Laminés par une inflation qui atteint depuis le début de l'année près de 32%, les Ghanéens attendaient des mesures de la part des autorités. Celles-ci n'ont pour l'heure d'autre solution que de relever les taux d'intérêts. La hausse de 3% décidée par la Banque centrale devrait faire remonter le Cedi, la monnaie ghanéenne, qui a déjà perdu près de 40% de sa valeur en 2022. Si le Cedi remonte, l'inflation baissera mécaniquement, calculent les autorités monétaires.
Reste que l'activité économique risque de ralentir. Or la croissance a déjà été révisée à la baisse cette année, elle pourrait ne pas dépasser les 3,7%. La tâche des autorités est d'autant plus difficile que la dette - et donc le poids des remboursements - a considérablement augmenté, limitant les capacités budgétaires du gouvernement.
Pour s'en sortir, le Ghana a dû se résoudre a demander l'aide du FMI le mois dernier. Un programme de plusieurs milliards de dollars est en discussion. Le bateau ghanéen est donc en pleine tempête, mais la situation n'est pas non plus totalement désespérée. Deuxième économie de la Cédéao, le pays dispose d'atout réels, avec des bases agricoles et minières solides, et une production de pétrole en progression.