Les députés ont voté ce mardi 11 octobre une loi qui retire totalement le droit de grève aux travailleurs des secteurs aéroportuaires et des hydrocarbures. La loi a été introduite par le gouvernement au lendemain de la grève des aiguilleurs du ciel qui a paralysé l'aéroport de Cotonou fin septembre. Les syndicats ont dénoncé ce mercredi une "loi corsée".
Au Bénin, première réaction au lendemain du vote de la loi qui supprime le droit de grève aux travailleurs des secteurs aéroportuaires et des hydrocarbures. Ces secteurs sont sensibles et doivent être mobilisés en permanence dans le contexte sécuritaire marqué par des attaques terroristes, justifie le pouvoir. Le retrait du droit de grève est déjà en vigueur dans les hôpitaux, la justice et la sécurité depuis 2018.
Jean Assagbè, secrétaire de la Fédération des transports aériens, terrestres, maritimes et assimilés ne cache pas son " grand désarroi " et son " regret " que la loi " soit aussi corsée ". Le syndicaliste dénonce non seulement l'interdiction mais les sanctions qui accompagnent les grévistes, " à savoir l'emprisonnement et des amendes ".
" Ça veut dire qu'il y a donc quelque chose de très important qui est arraché aux employés, souligne-t-il. L'État a le droit de réguler donc le secteur du travail, en mettant quand même des conditions en place pour qu'il y ait l'équilibre de toutes les forces en présence. "
Jean Assagbè assure que face à cette " force " qui leur est " arrachée ", les syndicats ne resteront pas les bras croisés. " Nous irons à sa conquête par les voies de recours qui sont donc reconnues par la Constitution à travers la Cour constitutionnelle et éventuellement, peut-être l'OIT (l'Organisation internationale du travail) ".