L'Auditeur général de Somalie, l'autorité indépendante chargée de vérifier les comptes de l'État, a épinglé, mardi 22 novembre, l'ancienne administration du pays de l'ex-président Mohamed Farmajo dans son rapport annuel pour l'année 2021. Selon lui, ce sont plusieurs dizaines de millions de dollars empruntés qui ont été dépensés ou perçus par des voies irrégulières et de nombreuses pratiques financières illégales qui sont pointées du doigt.
Les graves anomalies relevées, mardi 22 novembre, en direct à la télévision, par l'Auditeur général somalien, Mohamed Ali Afgoye, sont de plusieurs ordres. D'abord, il y a ces 96 millions de dollars américains, plus les 14,6 millions d'intérêts, empruntés à la Banque centrale et au Fonds monétaire international, et pour lesquels il n'existe de traces ni d'un accord d'emprunt, ni d'une approbation parlementaire, comme la loi l'exige.
" Enquête spéciale "
L'Auditeur général dit même ignorer l'identité d'un prêteur ayant perçu 1 million de dollars d'intérêts. Sur ces questions, il a donc ordonné " une enquête spéciale ". Par ailleurs, 106 millions de dollars ont été dépensés par différents ministères et agences publiques sans que soit respectées les procédures d'achat.
Réponses rapides
Cinq millions de dollars ont été déposés sur un compte autre que le " compte unique " du Trésor. Treize millions de dollars ont été dépensées alors qu'ils n'avaient pas été prévus dans le budget annuel de l'État. Et enfin, une centaine de contrats, pour un montant de quatorze millions de dollars, ont été conclus sans aucune justification auprès de ses services. Le ministère somalien des Finances, toutefois, a promis d'étudier le rapport de l'Auditeur général et de lui répondre rapidement.