Congo-Brazzaville: Bassin du Congo - Le rôle protecteur des femmes autochtones mis en avant

La première édition du Forum sous-régional des femmes autochtones et locales d'Afrique centrale et du bassin du Congo s'est ouverte, le 9 mai, à Brazzaville, en présence des autres autochtones d'Amérique, d'Asie et d'Europe. L'événement entend mettre un accent sur la contribution des femmes dans la conservation des écosystèmes forestiers et leur rôle socio-économique au sein des groupes minoritaires.

Organisé par le Réseau des peuples autochtones et locales pour la gestion durable des écosystèmes forestiers d'Afrique centrale, en partenariat avec le ministère de l'Économie forestière et l'Initiative des droits et ressources, le forum des femmes autochtones d'Afrique centrale vise à mobiliser les dirigeants de la sous-région et les partenaires au développement sur la nécessité de soutenir l'autonomisation de ces couches vulnérables.

L'initiative des droits et ressources de Solange Bandiaky-Badji fait partie des trente-huit organisations féminines basées en Afrique, en Amérique latine et en Asie qui militent pour la promotion des droits des minorités. Pour elle, la rencontre de Brazzaville est une opportunité de mobiliser les gouvernants et les bailleurs de fonds, afin que le forum débouche sur des actions concrètes avec une feuille de route.

« Il s'agit maintenant de passer à l'action et de vous donner les financements. Je peux vous assurer que tous les partenaires techniques et financiers qui sont ici présents croient en ce que vous faites. Ils ont toujours appuyé le travail des autochtones, ils sont là pour voir comment faire pour appuyer davantage, mais surtout comment appuyer la femme autochtone en Afrique centrale et dans le bassin du Congo. Pour ce faire, d'autres pays d'Afrique, d'Asie, d'Amérique latine et d'Amérique du Nord sont là par solidarité », a lancé Solange Bandiaky-Badji.

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Pendant quatre jours, les participantes et leurs partenaires vont échanger sur le thème « Renforcer et promouvoir l'engagement des femmes autochtones et des communautés locales d'Afrique centrale et du bassin du Congo dans la conservation de la biodiversité et la résilience climatique ». Désignée marraine des femmes autochtones depuis 2018, la ministre de l'Économie forestière, Rosalie Matondo, s'est réjouie de l'engagement des partenaires au côté du gouvernement congolais. Le thème de ce forum, a-t- elle signifié, met en avant le rôle environnemental de la femme autochtone.

« Les valeurs traditionnelles des communautés autochtones conjuguées à l'interdépendance des femmes autochtones avec l'environnement sont déterminantes dans la résilience de la population face au dérèglement climatique. Le gouvernement de la République du Congo, sous l'impulsion du président de la République, Denis Sassou N'Guesso, entend poursuivre tous les efforts entrepris en faveur de la cause autochtone, en vue de l'amélioration de la qualité de vie de cette population », a assuré Rosalie Matondo.

Consolider les acquis

Lançant les travaux de ce premier forum, le Garde des sceaux, ministre de la Justice, des Droits humains et de la Promotion des peuples autochtones, Ange Aimé Wilfrid Bininga, a estimé qu'il s'inscrit dans cette dynamique des mesures prises par le gouvernement, via les instruments juridiques nationaux et internationaux. La rencontre permet à la femme autochtone, a-t-il ajouté, de s'exprimer en toute liberté sur les problématiques auxquelles elle est confrontée et lui permettra de projeter les bases d'une meilleure jouissance des droits.

En matière de promotion des droits des minorités, le Congo dispose d'un cadre juridique « solide », notamment les lois n° 5-2011 du 25 avril 2011 portant promotion et protection des droits des populations autochtones, n° 19-2022 du 4 mai 2022 portant lutte contre les violences faites aux femmes, dite loi Mouebara. Depuis 2021, le pays s'est doté d'un plan d'action en vue de l'amélioration de la qualité de vie de la population autochtone couvrant la période 2022-2025.

Ce programme spécifique pour les quatre prochaines années prévoit plusieurs activités, à savoir la délimitation des terres et territoires de la population autochtone; la lutte contre les violences faites aux femmes et filles autochtones ; la promotion de la culture et de la pharmacopée autochtone ; la réalisation du consentement informé et préalable dans le cadre des projets et programmes de développement socio-économique impactant le milieu naturel de la population autochtone ; les mesures d'incitation scolaires des enfants autochtones ; l'appui aux activités génératrices de revenus culturellement adaptées à la sensibilisation de la population autochtone...

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