Afrique de l'Est: Esclavage - L'Érythrée pointée du doigt par un rapport pour son service militaire

Un rapport de l'association australienne Walk Free, publié cette semaine, estime à 50 millions le nombre de personnes vivant « dans des situations d'esclavage moderne » dans le monde en 2021. Cette expression recouvre « le travail forcé, le mariage forcé, la servitude pour dette, l'exploitation sexuelle ». Parmi les pays du bas du classement annuel figure un pays africain : l'Erythrée, juste derrière la Corée du Nord et devant la Mauritanie.

Le gouvernement érythréen a beau s'en défendre, son « service national » est une forme de travail forcé. Du moins au sens de la Convention de l'Organisation internationale du travail, l'OIT, qui le définit comme « tout travail ou service exigé d'une personne sous la menace d'une peine quelconque et pour lequel ladite personne ne s'est pas offerte volontairement ».

C'est en effet en vertu de ce critère que l'Érythrée est épinglée par Walk Free. Les conscrits érythréens sont soumis à l'autorité militaire dès leurs 17 ans, lors de leur dernière année de lycée, où « ils combinent le maniement des armes à la préparation aux examens », dit l'association.

« Nombre d'entre eux, ajoute-t-elle en citant une enquête de l'ONU, sont contraints d'effectuer des travaux agricoles dans les fermes (...) appartenant au gouvernement et aux responsables militaires ». Certains « sont sévèrement punis et maltraités, les femmes étant victimes de violences et de harcèlement sexuels ». Et il n'y a pas de démobilisation officielle avant l'âge de 40 ans, et parfois beaucoup plus.

Le ministre de l'Information Yemane Gebremeskel a toutefois qualifié le rapport « d'absurde ». « L'esclavage, a-t-il dit, est étrangère à l'histoire, à la culture et à la politique de justice sociale de l'Érythrée ».

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