Mozambique: Dans le nord, des milliers de déplacés après une nouvelle flambée de violences

Inês Nambueda, 42 ans, prépare de la nourriture pour sa famille devant son abri inachevé sur le site de personnes déplacées de Lianda. « Ma maison dans mon village est toujours debout, j'étais prête à y retourner, mais en raison de la situation sécuritaire instable, j'ai décidé de venir à Lianda avec ma mère et mes cinq enfants », dit-elle.

Les violences au nord du Mozambique ont provoqué le déplacement d'environ 100 000 personnes en un mois. Ce sont les derniers chiffres publiés, mardi 5 mars 2024, par l'Organisation internationale des migrations (OIM). Après quelques mois d'accalmie, les attaques des hommes armés ont repris, dans la région de Cabo Delgado, à la frontière avec la Tanzanie.

Selon l'OIM, les attaques concernent essentiellement les districts de Chiure et Macomia. Une garnison des forces de défense et de sécurité a été assaillie, samedi 2 mars 2024, sur l'île Quirimba, provoquant la mort de trois soldats. Le même jour, c'est la ville de Quissanga, à une centaine de kilomètres de Pemba, le chef-lieu du Cabo Delgado, qui était pillée par des hommes armés.

580 000 déplacés internes au Mozambique

Bien que les autorités revendiquent des progrès dans la lutte contre le terrorisme dans le nord du pays, la situation semble se dégrader. Fin février 2024, le groupe État islamique a revendiqué 27 attaques ayant fait au moins 70 victimes. Des attaques que le président Felipe Nyusi qualifie de simples « intimidations ». Elles sont en tout cas prises au sérieux par les ONG qui opèrent dans la région. Selon le maire d'Ibo, chef-lieu des Quirimbas, elles ont commencé à évacuer leur personnel.

Selon le Haut-Commissariat aux réfugiés des Nations unies, le Mozambique compte désormais plus de 580 000 déplacés internes. La semaine dernière, les deux principaux partis d'opposition, la Renamo et le MDM, ont appelé au dialogue avec les hommes armés pour un retour à la paix.

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