Le président zimbabwéen, Emmerson Mnangagwa, a lancé dimanche 14 juillet 2024 un processus de réconciliation très attendu, quarante ans après les massacres de Gukurahundi au cours desquels 20 000 civils de la minorité ndébélé avaient été tués. Un événement très attendu au Zimbabwe, alors que les souvenirs de ces massacres ont toujours suscité griefs et tensions dans le pays.
« Aujourd'hui est un moment charnière dans notre histoire. Le jour où nous démontrons qu'en tant que pays, nous sommes capables de résoudre nos conflits en tant que Zimbabwéens ». C'est par ces mots qu'Emmerson Mnangagwa a lancé cette initiative qu'il a qualifié de « pèlerinage vers la guérison ». Le désir de guérison dont fait mention le président Zimbabwéen, renvoie à des faits ayant eu lieu entre 1983 et 1987. Ils se sont déroulés dans la région du Matabeleland, à l'ouest de Bulawayo, au coeur de la minorité ndébélé, connue à l'époque pour avoir été dissidente à l'homme fort du Zimbabwe d'alors, Robert Mugabe.
L'ancien président, décédé en 2019, y avait déployé une unité militaire qui, selon la Commission catholique du Zimbabwe, avait perpétré des massacres comptabilisés à 20 000 morts. Un bilan corroboré par Amnesty International. Des faits que Robert Mugabe n'avait pas reconnu de son vivant les qualifiant de « tas de mensonges ».
Son successeur, Emmerson Mnangagwa, dès sa première élection en 2017 avait laissé entrevoir un espoir pour les victimes avec la promesse du lancement d'un processus de réconciliation. Dimanche, le président zimbabwéen est donc passé de la parole aux actes. Mais sans excuses officielles du gouvernement, certains jugent que le processus démarre mal.